Abigail Spanberger a été élue mardi 4 novembre gouverneure de Virginie, selon les projections de plusieurs médias américains, faisant basculer dans le camp démocrate cet Etat de la côte est des Etats-Unis, dans un scrutin attendu comme un baromètre des premiers mois du second mandat de Donald Trump. Ancienne agente de la CIA de 46 ans, Abigail Spanberger partait largement favorite des sondages pour devenir la première femme gouverneure de Virginie, dirigée par le républicain Glenn Youngkin ces quatre dernières années mais jamais remportée par Donald Trump lors d'une présidentielle.
Selon les projections de NBC News, CNN, et CBS News, les premiers résultats donnent une large avance à la démocrate face à la républicaine Winsome Earle-Sears, après une campagne où le locataire de la Maison Blanche a occupé les esprits. «La Virginie souffre à cause des politiques de Trump que Sears soutient», accusait ainsi ces derniers jours l'une des dernières publicités lancées par la campagne d'Abigail Spanberger.
Même scénario dans le New Jersey
Le limogeage de centaines de milliers de fonctionnaires fédéraux décidé par Donald Trump et son ex-allié Elon Musk a particulièrement touché cet Etat qui jouxte Washington et ses ministères. La nouvelle gouverneure, classée parmi l'aile modérée du Parti démocrate, était confrontée à une candidate républicaine qui avait axé son message sur des questions de «guerre culturelle», notamment contre les droits des personnes transgenres.
Dans le New Jersey, la démocrate Mikie Sherrill a elle aussi largement remporté son élection et deviendra la prochaine gouverneure de cet Etat de la côte est de plus de 9 millions d'habitants. Cette ancienne pilote d'hélicoptère dans la marine américaine, âgée de 53 ans, est également classée parmi les modérés du Parti démocrate. Elle avait fait campagne sur le coût de la vie, et notamment la hausse des prix de l'électricité, tout en brocardant le soutien apporté par le président républicain à son adversaire, Jack Ciattarelli.
«Le Parti démocrate est de retour»
Le New Jersey était déjà dirigé depuis huit ans par un démocrate, le gouverneur Phil Murphy, et n'a jamais été remporté par Donald Trump lors d'une élection présidentielle. Mais le milliardaire républicain y avait considérablement réduit l'écart en 2024, notamment auprès des électeurs hispaniques.
Alors que Donald Trump fêtera mercredi le premier anniversaire de sa victoire à la présidentielle, les premiers résultats de la soirée électorale sonnent comme un revers pour le milliardaire républicain en ce début de second mandat, marqué par sa volonté de repousser les limites du pouvoir exécutif.
«Les démocrates fument Donald Trump et les républicains extrémistes à travers le pays», s'est réjoui sur X le ténor démocrate Hakeem Jeffries. «Le Parti démocrate est de retour», a ajouté le chef de la minorité à la Chambre des représentants.
Trump justifie le revers de son parti
Donald Trump a assuré mardi sur son réseau Truth Social que les revers électoraux subis par son parti dans plusieurs scrutins locaux s'expliquaient notamment par l'interminable blocage budgétaire aux Etats-Unis. Et parce qu'il n'était lui-même pas présent sur les bulletins.
«Trump n'était pas sur les bulletins de vote, et la paralysie budgétaire, (sont) les deux raisons pour lesquelles les républicains ont perdu les élections ce soir, selon les sondeurs», a écrit le président américain dans cette réaction.