Les agences Europol et Eurojust ont annoncé mercredi le démantèlement du groupe de hackers prorusses NoName057(16), responsable de multiples attaques visant l'Ukraine et ses alliés, en ciblant notamment des infrastructures importantes en Europe.
«Lors d'une journée d'action le 15 juillet, le botnet, qui utilisait des centaines de systèmes informatiques à travers le monde, a été démantelé et plusieurs suspects ont été identifiés, dont les principaux instigateurs résidant en Fédération de Russie», ont déclaré les agences européennes dans un communiqué.
L'opération a impliqué douze pays et entraîné l'arrestation de deux personnes, une en France et une en Espagne, ont-elles précisé. «L'Allemagne a émis six mandats d'arrêt contre des suspects résidant en Fédération de Russie. Deux d'entre eux sont accusés d'être les principaux instigateurs des activités de NoName057(16)», a indiqué Europol.
Au total, les autorités ont émis sept mandats d'arrêt, visant six ressortissants russes. Le groupe de hackers est responsable de multiples attaques visant des infrastructures critiques telles que des fournisseurs d'électricité et des transports publics en Europe, selon les agences européennes.
Attaques contre des infrastructures politiques
Les pirates informatiques ont procédé par déni de service distribué (DDoS), qui consiste à surcharger des sites web et des applications par des requêtes ciblées de telle sorte qu'ils ne soient plus accessibles.
«NoName057(16) a affiché son soutien à la Fédération de Russie depuis le début de la guerre d'agression contre l'Ukraine», a souligné Eurojust. «Le groupe a mené plusieurs attaques DDoS contre des infrastructures critiques lors d'événements (politiques) de premier plan», a ajouté l'agence de l'Union européenne pour la coopération judiciaire en matière pénale.
Selon les agences européennes, le groupe a mené 14 attaques en Allemagne, certaines ayant duré plusieurs jours et ayant touché environ 230 organisations, dont des usines d'armement, des fournisseurs d'électricité et des organisations gouvernementales. Des attaques ont également été menées partout en Europe lors des élections européennes.
En Suède, des sites web d'autorités et de banques ont été ciblés, tandis qu'en Suisse, plusieurs attaques ont été menées lors d'un message vidéo du président ukrainien au Parlement européen en juin 2023 et lors du Sommet de la paix pour l'Ukraine en juin 2024. Plus récemment, les Pays-Bas ont été ciblés lors du sommet de l'Otan fin juin selon ces mêmes sources.