Un abo premium sur X pour des groupes terroristes
Des membres d'Al-Qaïda et du Hezbollah sont des bons clients d'Elon Musk

Elon Musk est pointé du doigt. Des terroristes sanctionnés par les Etats-Unis payent et obtiennent des comptes premium sur X, selon une enquête relayée par «The Independant». Cette pratique contreviendrait à la loi américaine sur les transactions des entreprises.
Publié: 21.05.2025 à 18:15 heures
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Elon Musk et X sont accusés de laisser des personnes sanctionnées pour terrorisme obtenir des comptes premium sur le réseau.
Photo: EPA
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Léo MichoudJournaliste Blick

Un conseiller d'Al-Qaïda, un fondateur du Hezbollah, le chef de file d'une milice irakienne connue pour ses attaques des troupes américaines, ou encore un haut-responsable des rebelles Houthis au Yémen. Tous sont considérés par les Etats-Unis comme des menaces terroristes. Et pourtant, ils bénéficient d'un compte premium payant – une petite coche bleue coûte au moins 8 dollars par mois – sur le réseau social X, propriété d'Elon Musk. 

Tel est le résultat des investigations publiées ce jeudi 15 mai par le Tech Transparency Project (TTP), un organe de surveillance des géants de la tech à tendance de gauche. Ce dimanche, le journal «The Independant» relaie les informations de cette étude, concluant que la société d'Elon Musk contrevient ainsi à la législation des USA.

Des avantages qu'ils ne devraient pas avoir

En effet, le Département du Trésor et son Bureau de contrôle des actifs étrangers (OFAC) interdit aux entreprises américaines d'effectuer des transactions avec des personnes ou des entités sanctionnées par le gouvernement. De plus, les «règles et politiques» de X sont censées empêcher aux utilisateurs sous sanctions de l'OFAC d'accéder aux avantages du premium.

Il faut compter au moins huit dollars par mois – ou 84 dollars par année – pour bénéficier d'un compte premium, et des tarifs plus chers existent pour les privés et les entités. De quoi avoir le droit de modifier ses tweets après publication, de publier des textes plus longs, de créer des «communautés» ou encore de gagner de l'argent grâce à son activité sur X.

Lors de son enquête menée entre novembre 2024 et avril 2025, le TTP a trouvé plusieurs profils de terroristes à la coche bleue. Leur identité est donc censée avoir été vérifiée par les équipes de X, par l'envoi d'un document d'identification officiel et d'un selfie. X se vante pourtant d'avoir «mis en place une approche sécurisée et robuste pour les fonctionnalités de monétisation, respectant les obligations légales.» 

Tel est pris qui croyait prendre

L'arrivée d'Elon Musk à la tête de Twitter, rebaptisée X, a rebattu les cartes pour la distribution de coches bleues. L'homme le plus riche du monde a transformé la vérification des véritables comptes de personnalités en un produit payant, en vendant cette évolution comme accessible à tous.

Appointé par Donald Trump à la tête du Département de l'efficacité gouvernementale (avant de se retirer début mai), Elon Musk avait pourtant critiqué le Département du Trésor sur son manque de «contrôles de base» quant à la surveillance gouvernementale des paiements qui arrivent dans les mains de groupes terroristes. Contacté, X n'a pas souhaité répondre aux questions de «The Independant».

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