Près de 80 missiles et environ 650 drones: en deux nuits ce week-end, la Russie a attaqué l'Ukraine avec une brutalité extrême. Il y a eu au moins douze morts, dont des enfants.
«J'ai toujours eu une bonne relation avec Vladimir Poutine, mais quelque chose lui est arrivé. Il est devenu complètement fou!», a réagi sur Truth Social le président américain, indigné. Est-ce la fin de l'idylle politique entre les deux hommes?
Ces mots ne sont pas anodins. Jamais Trump n'avait osé critiquer Poutine de la sorte. Au contraire, il l'avait pris sous sa protection et avait même fait porter la responsabilité de la guerre à Volodymyr Zelensky. Il y a quelques jours encore, Trump était confiant sur la possibilité d'un cessez-le-feu côté russe. «Je pense que Poutine le veut», avait-il déclaré après un entretien téléphonique de deux heures avec le chef du Kremlin.
«La chute de la Russie»
Alors qu'il se montrait impassible face aux anciennes photos d'horreurs que Zelensky lui a brandies dans le Bureau ovale, on dirait que le président américain réalise peu à peu la brutalité avec laquelle la Russie attaque son voisin, en prenant délibérément pour cible des civils. Ne pas montrer de compassion face à ces horreurs prouverait que ce père de cinq enfants – et grand-père de onze enfants – est sans cœur.
«Je ne suis pas content de ce que fait Poutine. Il tue beaucoup de gens. Et je ne sais pas ce qui a bien pu arriver à Poutine. Je le connais depuis longtemps», a déclaré Trump face à la presse. Et d'enchaîner sur Truth Social: «J'ai toujours dit qu'il voulait toute l'Ukraine, pas seulement un morceau. Mais s'il le fait, cela conduira à la chute de la Russie.»
Trump est sous pression, poussé à réagir. «Poutine bafoue les droits humains, c'est un affront au président américain Donald Trump», a déclaré sur une chaîne de télévision le ministre allemand des Affaires étrangères, Johann Wadephul. Il espère ainsi provoquer une réaction chez Trump.
L'Ukraine et les autres pays européens misent tous leurs espoirs sur un retournement de veste des Etats-Unis. Ils espèrent qu'ils livrent à nouveau des armes en grande quantité, comme sous l'administration Biden. Car sans des systèmes de défense anti-aériens, l'Ukraine reste exposée aux pluies de projectiles russes.
Le business avant tout
Mais les Européens ne devraient pas crier «victoire» trop vite. Il reste peu probable que Donald Trump, malgré toute son indignation, soutienne l'Ukraine en lui fournissant des armes ou même qu'il s'engage activement dans la guerre contre l'inflexible président russe.
En soutenant l'Ukraine, Trump ne ferait que voir l'argent américain s'évaporer sur le champ de bataille sans aucun bénéfice en retour. Les nouveaux accords commerciaux avec la Russie comptent bien davantage pour Trump, qui aurait engrangé près de 2 milliards de dollars depuis son arrivée au pouvoir, profitant de contrats lucratifs et de séismes boursiers qu’il aurait lui-même provoqués.
Au fond, l'indignation actuelle de Trump conduira tout au plus à quelques sanctions contre le Kremlin. Car malgré toutes les horreurs, Trump devrait toujours accorder plus d'importance au business qu'aux nombreuses personnes massacrées par Poutine.
