Donald Trump a menacé samedi les pays des BRICS de droits de douane «à 100%» s'ils sapent la domination du dollar. Certains de ces puissants pays envisagent en effet de se passer du billet vert dans les échanges internationaux.
«Nous exigeons de ces pays qu'ils s'engagent à ne pas créer une nouvelle monnaie des BRICS, ni à soutenir une autre monnaie pour remplacer le puissant dollar américain», a déclaré le président américain élu sur son réseau Truth Social, «faute de quoi, ils seront soumis à des droits de douane de 100 % et devront s'attendre à dire adieu à leurs ventes dans la merveilleuse économie américaine.»
Le groupe des BRICS comprend neuf pays, dont le Brésil, la Russie, l'Inde, la Chine et l'Afrique du Sud. Ce bloc de puissances souhaite réduire la domination occidentale dans un monde qu'il conçoit comme «multipolaire».
Réflexions menées
Dans le domaine financier, ce groupe a mené des réflexions pour se passer du dollar, qui sert de monnaie de référence pour les échanges mondiaux. Ces pays ont notamment envisagé de créer leur propre monnaie commune. Mais ce projet, qui impliquerait de renoncer à une partie de sa souveraineté au sein d'un groupe de pays très hétérogènes, est encore très loin d'être abouti.
Lors du sommet des BRICS à Kazan (Russie) fin octobre, le président russe Vladimir Poutine a dit renoncer, à ce stade, à la création d'une monnaie unique commune, en jugeant que cette idée n'était «pas encore mûre».
Menaces en rafales
Après son élection face à Kamala Harris début novembre, Donald Trump doit prendre ses fonctions le 20 janvier à la Maison Blanche. Mais avant même cette date, le président élu multiplie les menaces d'augmentation des droits de douane envers différents pays, ce qui fait craindre une vaste guerre commerciale capable de pénaliser la croissance mondiale. Le milliardaire républicain s'en sert notamment comme un outil de pression diplomatique.
Lundi, l'Américain a dit vouloir imposer au Mexique et au Canada des droits de douane de 25% sur l'ensemble des produits importés aux États-Unis, malgré l'accord de libre-échange en vigueur entre Washington et ces deux pays. Le septuagénaire a promis qu'il maintiendra cette surtaxe «jusqu'à ce que les drogues, en particulier le fentanyl, et tous les immigrants illégaux arrêtent cette invasion de notre pays!»