Six autres blessés
Au moins six morts dans une frappe contre un bâtiment de l'ONU au Soudan

La ville de Kadougli, assiégée depuis un an et demi, est touchée par la famine. Cette attaque s'inscrit dans le contexte de la guerre qui oppose l'armée aux paramilitaires au Soudan depuis avril 2023.
Des Soudanais participent à un rassemblement de soutien à l’armée régulière soudanaise (archives).
Photo: AFP
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AFP Agence France-Presse

Au moins six personnes ont été tuées samedi dans une frappe contre un bâtiment de l'ONU à Kadougli, capitale assiégée du Kordofan-Sud, dans le sud du Soudan, a indiqué à l'AFP une source médicale. Des témoins joints par l’AFP ont indiqué que les victimes étaient des employés des Nations unies. Selon une source médicale de l’hôpital de Kadougli, «six personnes ont été tuées à la suite d’un bombardement du quartier général de l’ONU dans la ville, alors qu’elles se trouvaient à l’intérieur du bâtiment». 

La Force intérimaire de sécurité des Nations Unies pour Abyei (FISNUA) a confirmé l’attaque, précisant que son camp à Kadougli avait été visé par des drones. «Six soldats ont été tués et six autres blessés, dont quatre grièvement», a-t-elle indiqué, ajoutant que les troupes touchées étaient originaires du Bangladesh.

Le gouvernement pro-armée a «fermement» condamné l'attaque dans un communiqué, accusant les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR) d'en être responsables. Dans un communiqué, le Conseil de souveraineté, dirigé par le général Abdel Fattah al-Burhane, a qualifié l'attaque d'"escalade dangereuse».

Assiégée depuis un an et demi

La ville, où la famine a été déclarée début novembre, est assiégée depuis un an et demi par les FSR. Une guerre au Soudan oppose depuis avril 2023 l'armée du général Burhane et dirigeant de facto du pays aux troupes paramilitaires de son ancien bras droit le général Mohamed Daglo.

Plus tôt samedi, les paramilitaires avaient rejeté «catégoriquement» les accusations faisant état d'exactions contre des civils dans la région voisine du Darfour, vaste région de l'ouest qu'ils contrôlent entièrement depuis leur prise de la ville d'El-Facher fin octobre.

«Montées de toute pièce»

Dans leur communiqué publié sur leur chaîne Telegram, les FSR ont affirmé que les allégations sur ces exactions avaient été «montées de toute pièce», visant notamment un article du Washington Post publié vendredi. Le même jour, le Royaume-Uni a annoncé des sanctions contre quatre de leurs dirigeants, accusés par la ministre des Affaires étrangères, Yvette Cooper, d'"exécutions de masse, famine et utilisation systématique et préméditée du viol comme arme de guerre.»

Vendredi, le gouverneur du Darfour, Minni Minawi, aligné sur l'armée, avait jugé ces sanctions «incomplètes», estimant qu'elles devaient également viser le général Daglo, «l'architecte direct du système de violences».

L'ONU réagit

Le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, a dénoncé samedi l'attaque de drones au Soudan qui a tué six Casques bleus bangladais dans une ville assiégée par les paramilitaires. «Je condamne fermement l'horrible attaque de drones qui ont ciblé la base logistique des forces de maintien de la paix de l'ONU à Kadougli, au Soudan», a déclaré le secrétaire général dans un communiqué, dans lequel il dit réitérer ses appels envers les parties au conflit au Soudan à "mettre immédiatement un terme aux hostilités".

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