Situation catastrophique!
L'OMCT veut mettre fin aux renvois des Sri-Lankais

L'Organisation mondiale contre la torture (OMCT) a demandé l'arrêt des renvois vers le Sri Lanka dans une lettre ouverte à la ministre suisse de la Justice, Karin Keller-Sutter. La coalition d'ONG juge la situation dans ce pays d'Asie tout simplement catastrophique.
Publié: 29.07.2022 à 16:59 heures
Le Sri Lanka traverse actuellement une grave crise économique et financière. Ici, une manifestation à la fin du mois de juillet. (photo d'archives)
Photo: Eranga Jayawardena

La crise actuelle ne permet pas de renvoyer au Sri Lanka les personnes qui ont besoin de soins médicaux, a fait savoir l’OMCT ce vendredi. Les soins médicaux de base ne sont pas garantis et la violence s’est ajoutée à la crise économique et financière.

Interrogé à ce sujet, le Département fédéral de justice et police (DFJP) a indiqué qu’il attendrait l’arrivée de la lettre de l'OMCT avant de réagir.

Demandes d’asile étudiées

Interrogé par l’agence de presse Keystone-ATS, le Secrétariat d’Etat aux migrations (SEM) a indiqué que la situation incertaine au Sri Lanka était observée en permanence. Les estimations sont prises en compte dans les demandes d’asile individuelles. L’asile est accordé en cas de menace pour la vie ou l’intégrité corporelle.

Dans les procédures déjà closes, il n’y a toutefois pas de réévaluation d’office. Selon le SEM, les personnes renvoyées définitivement peuvent toutefois déposer une demande ultérieure.

Selon le Secrétariat d’Etat aux migrations, 265 demandes d’asile en provenance du Sri Lanka ont fait l’objet d’une décision jusqu’à fin juin. Parmi elles, 81 requérants d’asile ont été reconnus comme réfugiés et sept personnes ont été admises à titre provisoire.

105 demandes rejetées

Dans 105 cas, la demande a été rejetée et un renvoi a été ordonné. Dans 50 autres cas, un autre Etat Dublin est responsable de la procédure d’asile. Au total, 443 ressortissants sri-lankais se trouvent en Suisse en cours d’exécution de leur renvoi.

Le Sri Lanka connaît la pire crise économique depuis des décennies. Après des mois de manifestations de masse, le président a fui à l’étranger il y a deux semaines. A peine assermenté, son successeur a fait disperser le camp de protestation par la force. Entre-temps, au moins une douzaine de figures clés du mouvement de protestation ont été arrêtées.

(ATS)

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