La Corée du Sud prendra des «mesures militaires décisives» si quelqu'un était tué par la vague de ballons chargés de déchets envoyés par Pyongyang, a annoncé lundi l'armée sud-coréenne. Elle n'a pas précisé ce qu'impliqueraient les mesures «décisives». Depuis mai, la Corée du Nord a envoyé au Sud plus de 5500 ballons chargés d'ordures, perturbant des vols, provoquant des incendies et touchant des bâtiments gouvernementaux. Pyongyang affirme agir en représailles aux ballons de propagande envoyés par des militants sud-coréens vers son territoire.
La plupart des ballons envoyés par le Nord transportent des immondices ne présentant pas de danger particulier, mais des inquiétudes sont apparues après certains d'entre eux ont provoqué des incendies. «Notre armée surveille de près l'armée nord-coréenne et suit le point de lancement des ballons en temps réel», a déclaré un membre de l'état-major interarmées sud-coréen.
Des relations au plus bas
Cet avertissement est intervenu quelques heures après un lancement de ballons qui a brièvement perturbé les vols à l'aéroport d'Incheon, près de Séoul. Les relations entre les deux voisins sont au plus bas depuis des années et la Corée du Nord a récemment fait état du déploiement de 250 lanceurs de missiles balistiques à sa frontière méridionale.
En réponse, la Corée du Sud a repris la diffusion de propagande par haut-parleurs le long de la frontière, a totalement suspendu un accord militaire visant à réduire les tensions et a repris les exercices de tir à balles réelles sur les îles frontalières et près de la zone démilitarisée qui divise la péninsule coréenne. Selon le conseiller de la présidence sud-coréenne en matière de sécurité nationale, Shin Won-sik, interrogé par la chaîne Yonhap News TV, «le Nord pourrait procéder à son septième essai nucléaire» autour de la «l'élection présidentielle américaine» prévue en novembre. Pyongyang a effectué son premier essai nucléaire en 2006.