L'ancien Premier ministre britannique David Cameron a été nommé lundi ministre des Affaires étrangères, marquant un retour en politique aussi spectaculaire qu'inattendu pour celui qui avait déclenché le référendum sur le Brexit en 2016, a annoncé Downing Street. Âgé de 57 ans, David Cameron prend la tête de la diplomatie britannique à la suite du départ de James Cleverly, choisi par le Premier ministre Rishi Sunak pour succéder à l'Intérieur à Suella Braverman, limogée après avoir formulé de vives critiques envers la police.
David Cameron avait quitté le pouvoir en 2016 après la victoire du «Leave» lors du référendum sur la sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne, à laquelle il était opposé. Il n'avait eu d'autre choix que de démissionner, après avoir perdu son pari en déclenchant un référendum à hauts risques sur une question qui déchirait la parti conservateur de longue date.
Afin de pouvoir entrer au gouvernement alors qu'il n'était plus député, David Cameron a été nommé à la chambre haute du Parlement britannique, celle des Lords, selon Downing Street, qui a en outre annoncé que le ministre des Finances Jeremy Hunt était maintenu à son poste.
Sunak fait le ménage
Le Premier ministre britannique Rishi Sunak a également limogé lundi sa ministre de l'Intérieur Suella Braverman, Elle était sur la sellette depuis des critiques adressées à la police.
«Aujourd'hui, @RishiSunak renforce son équipe gouvernementale pour mettre en œuvre des décisions à long terme pour un meilleur futur», a indiqué le parti conservateur au pouvoir sur X (ex-Twitter).
Un tel remaniement est attendu depuis des semaines alors que le Premier ministre, à Downing Street depuis un peu plus d'un an, cherche à se relancer et à se préparer aux élections législatives prévues l'année prochaine et au plus tard en 2025.
Critiques envers la police
Son parti, au pouvoir depuis près de 14 ans, est très largement distancé dans les sondages par les travaillistes.Les événements se sont précipités la semaine dernière lorsque la ministre de l'Intérieur a critiqué la police de Londres dans une tribune au Times, lui reprochant d'autoriser la marche propalestinienne qui s'est tenue samedi. L'article n'avait pas reçu le feu vert de Downing Street, contrairement aux règles habituelles. Ces propos ont été considérés comme portant atteinte à l'indépendance opérationnelle de la police.
Ils se sont ajoutés à une série de polémiques provoquées ces derniers mois par la très droitière ministre de 43 ans: elle a qualifié les arrivées de réfugiés d'"invasion» et a averti d'un «ouragan» migratoire, et avait plus récemment estimé que les sans-abris dormaient dans des tentes conformément à un «mode de vie choisi».
Le renvoi de cette figure de l'aile droite de la majorité, qui se lance volontiers dans les «guerres» culturelles, risque de provoquer des remous au sein des conservateurs et de renforcer les divisions, certains députés la soutenant ayant menacé de démissionner si elle quittait le gouvernement.
(ATS)