Le Kremlin montre les muscles
Voici les trois raisons qui ont poussé Poutine à provoquer l'OTAN

Nouveau son de cloche du Kremlin: Poutine déchaîne ses rhétoriques de combat et veut susciter la peur en Occident. Trois raisons expliquent cette nouvelle posture machiste de Moscou.
Publié: 13:55 heures
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Des drones russes tournent ces jours-ci non seulement lors de l'exercice militaire "Zapad-2025" en Biélorussie, mais aussi à plusieurs reprises dans le ciel de la Pologne et de la Roumanie, pays membres de l'OTAN.
Photo: imago/Russian Look
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Samuel Schumacher

Vladimir Poutine est plus entreprenant que jamais ces derniers temps. La preuve: il a enchaîné les provocations avec ses drones en Europe de l'Est.

Les récentes déclarations du Kremlin vont dans le même sens. Son porte-parole, Dmitri Peskov, a affirmé que «l'OTAN est en guerre contre la Russie». En parallèle, Dmitri Medvedev a comparé Friedrich Merz et Emmanuel Macron à Adolf Hitler («Merz et Macron ne seront un jour identifiables qu'à leurs dents», en référence au cadavre d'Adolf Hitler à Moscou en 1945). Voici les trois raisons qui expliquent ce nouveau comportement agressif de la part de Moscou.

1

Il veut effrayer les alliés de l'Ukraine

Même les habitants de l'OTAN ne sont plus à l'abri de Moscou, les drones russes dans le ciel roumain et polonais l'ont prouvé. Les dangereux engins de Poutine ne s'arrêtent pas à la frontière occidentale de l'Ukraine, pas plus que les revendications de souveraineté russes.

Pour bien faire comprendre à l'Europe de l'Ouest qu'elle ne doit pas dormir sur ses deux oreilles, des blogueurs militaires russes ont en outre diffusé des tableaux exposant les temps de vol de divers missiles russes vers les capitales européennes. Le nouveau missile Zirkon – que Poutine vient de présenter lors de l'exercice militaire Sapad 2025 organisé en Biélorussie – ne mettrait que 3,2 minutes pour atteindre Berlin, 6,8 minutes pour Paris et 8,7 minutes pour Londres. De quoi en faire des cauchemars.

2

Il veut faire diversion

German Gref, le directeur de Sberbank, la plus grande banque de Russie, a prévenu Poutine lors d'une rencontre jeudi que l'économie russe avait «stagné» en juillet et août. Une nouvelle désastreuse pour le chef du Kremlin, qui ne pourra plus poursuivre sa folie guerrière qu'à condition si les caisses de l'Etat cessent d'être alimentées.

Du côté du front, les nouvelles ne sont pas non plus encourageantes. Outre des pertes militaires massives (environ 1000 soldats russes par jour selon des sources ukrainiennes), l'armée de Poutine progresse peu et perd même du terrain dans certaines zones. De plus, l'Ukraine a bombardé avec succès des raffineries de pétrole russes ces derniers jours, entravant encore davantage les efforts économiques de l'agresseur.

Pour Poutine, il est donc important de détourner l'attention de la population russe de ces problèmes. A ce titre, les drones envoyés vers l'occident, ainsi que le matracage de discours de propagande apparaissent come des instruments particulièrement utiles.

3

Il voit le moment de faiblesse de l'Europe

La France est en ébullition face aux coupes budgétaires prévues par son gouvernement – une nouvelle manifestation nationale est d'ailleurs prévue ce jeudi. La Grande-Bretagne craint pour sa part d'importantes manifestations de droite. Récemment, 150'000 personnes ont manifesté à Londres contre l'immigration sous le slogan «Unite the Kingdom». Quant à l'Allemagne, elle cherche laborieusement à sortir d'une crise économique qui s'enlise de manière inquiétante. 

Poutine est bien au fait de ces différents remous. Il profite ainsi du moment de faiblesse de l'Europe pour promouvoir sa propre cause. Parallèlement, Moscou fait miroiter des milliards à plusieurs pays de l'hémisphère Sud, avec un message clair: «Regardez ces faibles. Voulez-vous vraiment travailler avec eux?»

Seul, Donald Trump pourrait mettre un terme au délire de Poutine. Mais il ne semble pas pressé. Après un premier rappochement avec le président russe en début de mandat, les relations entre les deux hommes se sont refroidies. Le sommet organisé au moins d'août dernier en Alaska n'a, lui, pas accouché d'avancée majeures en vue d'une résolution du conflit. Pour autant, l'Ukraine attend toujours un véritable soutien du président américain.

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