La Belgique tremble de peur
L'idée de l'UE sur les avoirs russes est la «pire des options»

La Belgique rejette la proposition de l'UE d'utiliser les avoirs russes gelés pour financer l'Ukraine. Le ministre des Affaires étrangères Maxime Prévot souligne que les inquiétudes belges sont minimisées.
Le ministre des Affaires étrangères Maxime Prévot souligne que les inquiétudes belges sont minimisées.
Photo: keystone-sda.ch
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AFP Agence France-Presse

La proposition de la Commission européenne, qui veut utiliser les avoirs russes pour financer un prêt à l'Ukraine, «ne répond pas aux inquiétudes» de la Belgique et reste «la pire des options», a affirmé mercredi le chef de la diplomatie belge Maxime Prévot.

«Nous avons un sentiment de frustration de ne pas avoir été écoutés. Nos préoccupations sont minimisées», a déclaré le ministre des Affaires étrangères à son arrivée à une réunion de l'Otan. La Commission européenne doit préciser mercredi sur quelle base juridique elle voudrait financer un prêt de réparation de 140 milliards d'euros à Kiev, en s'appuyant sur les avoirs de l'Etat russe gelés en Europe.

Depuis le début, le gouvernement belge s'oppose à cette idée, craignant que la Belgique, où la grande majorité des avoirs russes en Europe sont centralisés au sein de la société de services financiers Euroclear, ne subisse seule les répercussions en cas de problèmes. 

«Faire preuve de solidarité»

«Le texte que la Commission présentera aujourd'hui ne répond pas à nos inquiétudes de manière satisfaisante. Ce n'est pas acceptable d'utiliser l'argent (les avoirs russes, NDLR) et de nous laisser seuls assumer les risques», a souligné Maxime Prévot.

Si les autres Etats de l'UE persistaient à vouloir mettre en oeuvre un tel montage financier, «nous demandons que les risques encourus par la Belgique soient entièrement couverts», a-t-il insisté, disant vouloir «simplement éviter des conséquences potentiellement désastreuses pour un pays membre à qui on demande de faire preuve de solidarité, sans qu'on lui offre la même solidarité». 

Le Premier ministre belge Bart De Wever avait redit la semaine dernière son opposition à l'utilisation de ce dispositif dans une lettre à la présidente de la Commission Ursula von der Leyen.

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