Supervisé par le dirigeant nord-coréen Kim Jong-un, cet essai a «fourni une garantie scientifique et technologique quant au développement d'un nouveau type d'arme stratégique», a rapporté KCNA. Des images de ce test, mené à la base de lancement de satellites de Sohae à Tongchang-ri, ont montré le chef de la Corée du Nord en train d'observer le tir statique du moteur, qui crachait de vives flammes jaunes.
En dépit des sanctions internationales, Pyongyang continue de renforcer son arsenal militaire, avec notamment des missiles balistiques intercontinentaux (ICBM). Tous sont pour l'instant à ergols liquides. Kim Jong-un avait fait l'an dernier des moteurs à combustible solide une priorité stratégique afin d'évoluer vers des projectiles plus avancés.
Les missiles à ergols liquides sont plus difficiles à utiliser et nécessitent davantage de temps de préparation, selon des analystes. Plus lents, ils sont également plus facilement repérés et détruits par l'ennemi.
Série d'essais
Au contraire, les projectiles à combustible solide sont «plus mobiles, rapides à lancer et à dissimuler ainsi qu'à utiliser lors d'un conflit», affirme Leif-Eric Easley, professeur à l'université Ehwa de Séoul. Selon lui, le déploiement de cette nouvelle technique rendrait l'arsenal nucléaire nord-coréen «plus dangereux».
L'essai du moteur n'est qu'une étape et il reste compliqué de savoir où en est le pays dans le développement de ce type de missile, relèvent des spécialistes. Il est en effet «difficile d'évaluer la puissance de poussée atteinte» lors de ce test, a dit à l'AFP le chercheur à l'institut international des études stratégiques (IISS), Joseph Dempsey.
Pyongyang a mené cette année une série d'essais militaires sans précédent, dont le lancement en novembre de son ICBM le plus avancé techniquement à ce jour. Séoul et Washington alertent depuis des mois sur la possibilité d'un nouveau test nucléaire de la Corée du Nord. Ce serait le septième dans son histoire.
(ATS)