Des dizaines de manifestants majoritairement jeunes ont défié vendredi l'état d'urgence en vigueur à Lima pour protester contre l'insécurité, un sujet au coeur du mouvement de la «Génération Z» péruvienne, récemment marqué par des violences, a constaté l'AFP. Ce rassemblement est le premier depuis la journée du 15 octobre et son bilan d'un mort et plus de 100 blessés.
Les Péruviens font face à une forte poussée de la criminalité, qui a déclenché de multiples manifestations menées dernièrement par des représentants de la «Génération Z» (nés à la fin des années 1990 et au début des années 2000). Ces jeunes dénoncent l'insécurité croissante et la crise politique permanente dans un pays qui a connu sept présidents en une décennie. Cette crise a précipité la destitution le 10 octobre de l'ex-présidente Dina Boluarte, à laquelle a succédé l'ancien chef du Parlement José Jéri.
Lors de la mobilisation de vendredi, des protestataires ont brandi des pancartes affichant «Dehors Jeri, qu'ils partent tous». «Nous descendons dans la rue à cause de l'augmentation de la délinquance, nous voulons que cela cesse», déclare à l'AFP José Rodriguez, étudiant ingénieur de 20 ans.
Julio Campos, vice-président de l'Alliance nationale des transporteurs, corporation particulièrement touchée, affirme, lui, que cette «marche a lieu pour défendre la vie». «Nous sommes fatigués des meurtres qui continuent jour après jour». Plus de 50 conducteurs ont été tués par des criminels entre janvier et octobre, selon ce syndicat couvrant le secteur de Lima et du port voisin de Callao, également sous état d'urgence.