Le nouveau gouvernement péruvien a annoncé jeudi son intention de déclarer l'état d'urgence dans la capitale Lima, après une vague de violences du crime organisé qui ont suscité des manifestations massives ayant causé un mort et une centaine de blessés. «Nous allons annoncer la décision de déclarer l'état d'urgence, au moins dans la région de Lima», a déclaré à la presse le chef du gouvernement de transition Ernesto Álvarez, après une réunion du cabinet.
La police péruvienne a en outre reconnu jeudi sa responsabilité dans la mort par balles du manifestant Eduardo Ruiz, 32 ans. Rapidement, la responsabilité des forces de l'ordre avait été pointée, et l'ONG Coordinadora Nacional de Derechos Humanos (CNDDHH) a affirmé que M. Ruiz «aurait été touché par un tir d'un policier en civil».
Jeudi matin, le parquet a annoncé ouvrir une enquête pour «clarifier les circonstances» du décès, ordonnant «la collecte de preuves audiovisuelles et balistiques». Jeudi soir, le chef de la police, le général Oscar Arriola, a confirmé lors d'une conférence de presse qu'un sous-officier était bien à l'origine du tir mortel.
Le peuple n'en peut plus
La crise de l'insécurité dans le pays, où les habitants dénoncent de nombreux cas d'extorsions de la part de bandes criminelles, a précipité la destitution de la présidente Dina Boluarte lors d'un processus parlementaire express le 10 octobre. Le chef du Parlement, José Jeri, 38 ans, a été nommé président jusqu'aux élections générales d'avril 2026.
Le président de droite a réclamé jeudi au Parlement de lui octroyer des «pouvoirs législatifs» afin de faire approuver des mesures d'urgence sans l'aval des parlementaires.
«Je demande des pouvoirs législatifs pour légiférer principalement sur des questions de sécurité citoyenne (...) qui est le principal problème», a déclaré José Jeri à la presse. «Parmi celles-ci figure la question des prisons», depuis lesquelles les menaces d'extorsion sont généralement coordonnées, a-t-il ajouté, sans plus de détails.