«Pas un mort de plus!»
Au moins 75 blessés lors d'une manifestation à Lima après l'arrivée du nouveau gouvernement

Dans les rues de Lima, 75 blessés ont été recensés lors d'une manifestation contre la classe politique. Le président fraichement élu, José Jeri, promet une réponse ferme face aux violences et dénonce des débordements infiltrés.
Publié: 08:27 heures
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Des policiers bloquent une fusée éclairante près du Congrès lors d’une manif contre le nouveau gouvernement à Lima.
Photo: keystone-sda.ch
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AFP Agence France-Presse

Au moins 75 personnes ont été blessées dans une manifestation à Lima mercredi, dont une majorité de policiers, a indiqué le président du Pérou José Jeri, fraîchement arrivé à la tête d'un pays secoué depuis plusieurs semaines par des mobilisations contre la classe politique et l'insécurité. «55 policiers» et «20 civils blessés», a indiqué le président par intérim José Jeri sur X, réévaluant très régulièrement le bilan à la hausse, et précisant citer le Défenseur des droits en ce qui concerne les données sur les civils.

Des milliers de personnes ont défilé mercredi à Lima, Arequipa, Cusco, ou Puno, face à une vague sans précédent d'extorsions et d'assassinats, visant des chauffeurs, des artistes, et d'autres milieux. Cette crise sécuritaire a précipité la destitution expresse de la présidente Dina Boluarte ce vendredi. Le président du Parlement péruvien, José Jeri, a repris la présidence du pays par intérim jusqu'en juillet 2026.

Dans la lignée des précédentes, la mobilisation de mercredi, prévue avant le changement inattendu de gouvernant, répond notamment à l'appel notamment de la «Gen Z», un mouvement de jeunes manifestants qui se répand à l'international, identifiables au drapeau One Piece qu'ils brandissent – le manga le plus vendu de l'histoire, dans lequel le héros Luffy s'oppose à plusieurs groupes dominants.

«Je pense qu'il y a un mécontentement général parce que rien n'a été fait (...) de la part de l'Etat», a indiqué mercredi à l'AFP Amanda Meza, travailleuse indépendante de 49 ans, en marche vers le Congrès. «L'insécurité des citoyens, l'extorsion, les assassinats commandités (...) ont considérablement augmenté», énumère-t-elle, tandis que la foule scande: «Pas un mort de plus!»

«L'expression citoyenne est un droit, mais...»

La nuit tombée, certains manifestants ont tenté de renverser les barrières de sécurité installées à l'extérieur du Congrès, a constaté un journaliste de l'AFP. La police les a dispersés à l'aide de gaz lacrymogènes et a chargé avec boucliers et matraques les groupes qui lançaient des pierres et des feux d'artifice en leur direction.

Le général Oscar Arriola, porte-parole de la police, a fait état de quatre agents blessés évacués, déplorant «un degré élevé de violence, de dommages (...) et d'agressions contre les policiers», à la radio RPP. «Les caméras de la police et de la ville de Lima serviront à identifier les délinquants qui se sont infiltrés dans une manifestation pacifique pour semer le chaos», a assuré José Jeri sur X. «Toute la rigueur de la loi s'appliquera à leur encontre.»

Le nouveau président a également fait état de 10 arrestations pour l'heure. «L'expression citoyenne dans les rues est un droit face au manque d'attention de l'Etat depuis de nombreuses années; mais nous ne permettrons pas (...) la violence comme moyen d'action», a-t-il également écrit.

Mercredi, les organisations féministes faisaient aussi partie du cortège, mobilisées contre le nouveau président qui a fait l'objet d'une plainte pour viol classée sans suite. Les militantes ont déployé un grand drapeau péruvien sur lequel était inscrit en lettres noires «José Jeri, président du Pérou, violeur».

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