«La Hongrie est un pays civilisé»
Viktor Orban écarte toute répression brutale lors de la marche des fiertés

Le Premier ministre hongrois Viktor Orban a écarté toute intervention des forces de l'ordre contre la marche des fiertés samedi à Budapest malgré les mesures d'interdiction, mais il a mis en garde les participants contre les conséquences légales.
Publié: 10:49 heures
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Viktor Orban a déclaré que la police n’interviendrait pas lors de la marche des fiertés prévue ce samedi.
Photo: IMAGO/Le Pictorium
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AFP Agence France-Presse

A Budapest, le Premier ministre hongrois Viktor Orban a annoncé qu’aucune action policière ne serait menée contre la marche des fiertés prévue samedi, malgré son interdiction. Il a toutefois averti les participants qu’ils s’exposaient à des sanctions légales. «Bien sûr, la police pourrait disperser de tels événements car elle en a le droit, mais la Hongrie est un pays civilisé», a déclaré le dirigeant dans sa traditionnelle interview du vendredi sur la radio d'État, assurant qu'elle n'userait «pas de violence physique».

La police a interdit la semaine dernière la marche, invoquant une récente loi anti-LGBT+ du gouvernement, mais le maire écologiste de Budapest Gergely Karacsony a décidé de la maintenir, estimant qu'un tel évènement municipal ne nécessitait pas d'autorisation officielle.

Orban a rejeté cet argument. «La réglementation hongroise est claire. Tout événement doit être enregistré et autorisé par la police» et «si quelqu'un enfreint la loi, il y aura des conséquences juridiques», a-il averti, en écho à la lettre envoyée cette semaine par son ministre de la Justice aux ambassadeurs d'autres pays de l'UE.

Passable d'un an de prison

Les participants de la Pride s'exposent à des amendes pouvant aller jusqu'à 500 euros, tandis qu'organiser ou appeler à y participer est passible d'un an de prison. L'illibéral dirigeant Viktor Orban entrave depuis des années les droits des personnes LGBT+ au nom de «la protection des enfants». Il a franchi un cap en faisant adopter mi-mars une législation visant à bannir toute manifestation qui évoquerait auprès des mineurs «l'homosexualité et le changement de sexe».

Vendredi, il a fustigé les appels de la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen à revenir sur l'interdiction du rassemblement. «Elle traite la Hongrie comme un pays vassal et pense pouvoir dicter aux Hongrois depuis Bruxelles comment ils doivent vivre, (...) ce qui doit être interdit et ce qui ne doit pas l'être. Exactement comme (le dirigeant soviétique Léonid) Brejnev», a lancé le responsable nationaliste, qui compare souvent «l'empire bruxellois» à la tutelle de l'URSS endurée pendant des décennies par la Hongrie.

La commissaire européenne chargée de l'égalité, Hadja Lahbib, est attendue dans la journée à Budapest où elle tiendra une conférence aux côtés du maire de la capitale. Dans ce contexte inédit, les organisateurs de la marche attendent plus de 35'000 personnes, pronostiquant «la plus grande Pride» depuis sa création dans les années 1990.

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