Les bénévoles du groupe Dogs of Chernobyl, qui veillent sur quelque 700 chiens errants vivant dans la zone d’exclusion autour de l’ancienne centrale, ont fait une découverte inattendue: plusieurs animaux arborent désormais un pelage entièrement bleu, rapporte le «Daily Mail» lundi 27 octobre. Une première depuis la catastrophe nucléaire de 1986.
Dans une vidéo diffusée en ligne, l’organisation affirme que ces chiens «n’étaient pas bleus la semaine dernière» et tente actuellement de les capturer pour en comprendre l’origine. Les responsables privilégient la piste d’une contamination chimique externe, sans lien direct avec la radioactivité, précisant que les animaux paraissent «actifs et en bonne santé».
Descendants d'animaux abandonnés
Sur les réseaux sociaux, certains internautes soutienne également que «ce pelage bleuté est le résultat d'une contamination externe par des produits chimiques, qui peuvent être éliminés par lavage». D’autres s’étonnent que ces chiens soient encore capables de se reproduire, après tant d’années passées dans un environnement contaminé.
Ces chiens sont les descendants des animaux domestiques laissés derrière eux par les habitants lors de l’évacuation de 1986. Depuis, ils survivent dans un territoire toujours irradié, mais où la nature a peu à peu repris ses droits. La zone d’exclusion de Tchernobyl présente aujourd’hui un taux de 11,28 millirems, soit six fois la dose d’exposition maximale autorisée pour les humains.
Des chiens aux superpouvoirs
Selon des études publiées en 2024, ces chiens ont développé des mutations génétiques inédites leur conférant une résistance exceptionnelle à la radiation, aux métaux lourds et à la pollution. «D’une manière ou d’une autre, deux petites populations de chiens ont réussi à survivre dans cet environnement hautement toxique», explique Norman Kleiman, chercheur à l’Université Columbia, qui a dirigé les travaux.
Les scientifiques ont identifié 52 gènes liés à une exposition chronique à la contamination nucléaire, signe d’une adaptation sur le long terme à ce milieu hostile. L’apparition récente de chiens au pelage bleu pourrait toutefois révéler une nouvelle forme de pollution chimique à l’intérieur de la zone d’exclusion.
Près de 40 ans après la catastrophe, ces chiens bleus rappellent que Tchernobyl demeure un laboratoire vivant des conséquences humaines et écologiques du nucléaire. Un lieu où la vie, contre toute attente, continue de s’adapter, mais aussi de muter.