Le président élu d'extrême droite du Chili, Jose Antonio Kast, en première sortie diplomatique chez son voisin Javier Milei, a affirmé mardi qu'il soutient «toute situation qui met fin à une dictature», en référence au Venezuela. Ce régime pose, selon lui, «un problème gigantesque» pour toute l'Amérique latine.
«Je soutiens toute situation qui met fin à une dictature, une narco-dictature», a déclaré José Antonio Kast lors d'une conférence de presse dans un hôtel de Buenos Aires, en réponse à une question sur une éventuelle intervention d'un Etat extérieur au Venezuela. «Nous (le Chili) ne pouvons pas intervenir là-dedans, nous sommes un petit pays, mais nous sommes victimes de la terreur qu'implique vivre sous une dictature», a-t-il ajouté en référence à l'émigration vénézuélienne. «Ce n'est pas à nous de régler le problème, mais qui le fera pourra compter sur notre soutien.»
Présence militaire US
Depuis août, les Etats-Unis ont déployé dans les Caraïbes une importante présence militaire, officiellement pour lutter contre le trafic de drogue à destination des Etats-Unis. Caracas estime qu'il s'agit d'une opération visant à évincer le président Nicolas Maduro du pouvoir et s'emparer des immenses réserves de pétrole du pays.
Se référant au problème de l'immigration irrégulière au Chili, dont une grande partie d'origine vénézuélienne, M. Kast a dit avoir exposé à divers présidents de la région «le besoin d'une coordination pour ouvrir un corridor humanitaire afin de renvoyer ces personnes dans leurs pays respectifs».
Mardi avant de quitter Santiago pour Buenos Aires, José Antonio Kast avait engagé sa première passe d'armes diplomatique avec le Nicolas Maduro, le qualifiant de «narcodictateur» et balayant les mises en garde du président vénézuélien sur sa politique migratoire qui, dit-il, le laissent «indifférent».
La veille, Nicolas Maduro avait interpellé le président chilien élu dimanche, un ultraconservateur assumé, lui enjoignant: «Faites attention à ne pas toucher à un seul cheveu d'un Vénézuélien. Les Vénézuéliens, on les respecte!» Sept millions de Vénézuéliens, sur une population de 30 millions, ont, selon l'ONU, quitté leur pays en proie à une interminable crise politique et économique.
«Priorités»
A Buenos Aires, Jose Antonio Kast a été reçu par son voisin et homologue argentin, l'ultralibéral Javier Milei, une première sortie diplomatique marquant symboliquement la proximité idéologique entre les deux dirigeants du cône sud.
Lors de leur réunion, MM. Milei et Kast ont «établi des priorités en matière de sécurité régionale et frontalière, de lutte contre la criminalité organisée transnationale, de promotion du commerce et des investissements, et de coopération dans des secteurs clés de l'économie», a communiqué la présidence argentine.
Après sa rencontre avec M. Milei, Jose Antonio Kast, qui est accompagné d'une délégation d'investisseurs chiliens, devait rencontrer des entrepreneurs locaux des secteurs de l'industrie, de l'énergie, du commerce et de l'agriculture notamment. Le Chili est le 5e partenaire commercial de l'Argentine, loin derrière le Brésil et la Chine, et après les Etats-Unis et l'Union européenne.