La commission anticorruption au Népal a intenté dimanche une action en justice contre 55 personnes, dont cinq ex-ministres et des responsables de l'ancien gouvernement. Elle les accuse de malversation financière dans le cadre d'un projet de construction d'aéroport.
Cette initiative intervient trois mois après les violentes émeutes qui ont causé la chute du gouvernement et trois mois avant les élections législatives prévues le 5 mars.
Selon des documents publiés par la Commission pour l'investigation des abus d'autorité, «les fonctionnaires impliqués dans le projet ont, sciemment et de manière malveillante, augmenté l'estimation du coût» du projet d'aéroport de Pokhara (centre), soutenu par la Chine.
Pour la commission, 55 personnes, dont cinq anciens ministres, ont gonflé les estimations du coût de quelque 75 millions de dollars, passant d'un coût approuvé de 169 millions à 244 millions de dollars. La liste des personnes visées par la procédure inclut notamment un ex-ministre des Finances et quatre anciens responsables du ministère chapeautant l'aviation civile.
Le 8 septembre, des milliers de jeunes réunis sous la bannière de la Génération Z ont défilé dans les rues du pays pour dénoncer le blocage des réseaux sociaux, et la corruption des élites politiques qui se partagent le pouvoir depuis l'abolition de la monarchie en 2008. Le lendemain, des groupes de manifestants ont détruit, incendié ou pillé des symboles du pouvoir, notamment le parlement et la Cour suprême, contraignant le Premier ministre KP Sharma Oli à la démission.
Au moins 76 personnes sont mortes au cours de ces deux jours d'émeutes, selon la police.
La Banque mondiale a estimé l'an dernier que 82% de la main-d'oeuvre du pays était employée de manière informelle, un chiffre «bien supérieur aux moyennes mondiales et régionales». En 2024, le PIB par habitant s'est élevé à 1447 dollars (1260 euros).