Le secrétaire général de l'Organisation des Etats américains (OEA) appelle à accroître le soutien diplomatique et financier à Haïti. Le pays est confronté à une grave crise sécuritaire, humanitaire et politique, sur fond de violence des gangs.
«Il faut rebâtir la confiance et convaincre la communauté internationale de s'engager dans cet effort aux côtés des Haïtiens, tant ceux qui se trouvent à Haïti qu'à l'étranger», a déclaré le chef de l'OEA Albert Ramdin, qui s'est entretenu vendredi avec l'AFP.
«Nous avons également besoin d'argent. Vous pouvez élaborer le meilleur plan qui soit, mais si vous ne pouvez pas le financer, cela ne sert à rien. Je vais donc demander à chaque Etat membre: 'A quel niveau souhaitez-vous aider?'», a ajouté cet ancien ministre des affaires étrangères du Suriname.
«Je ne suis pas optimiste»
La nouvelle feuille de route de l'organisation se concentre sur l'aspect sécuritaire face à la violence des gangs. Soutenue par l'ONU et menée par le Kenya, une mission internationale est déployée depuis 2024 dans le pays. Mais cette mission multinationale d'appui à la sécurité (MMAS) peine à contenir la violence, faute de moyens notamment.
Un regain de violence au début 2024 avait provoqué la démission du premier ministre de l'époque, Ariel Henry, et l'instauration d'un conseil présidentiel de transition. Ce dernier assure vouloir organiser des élections avant la fin de son mandat en février 2026. «Je ne suis pas optimiste. Ce n'est pas impossible, mais il faudrait que beaucoup de choses se produisent», a commenté à ce sujet Albert Ramdin.
L'ONU a lancé en février un appel aux dons de plus de 900 millions de dollars pour aider Haïti, où près de la moitié de la population subit une insécurité alimentaire aiguë. Plus de 3000 personnes ont été tuées dans le pays dans les six premiers mois de 2025, selon l'ONU.