L'enfer de Gaza fait bouger les lignes
Les Etats-Unis menacent de couper l'aide militaire à Israël!

Si les habitantes et habitants de Gaza ne reçoivent pas davantage de vivres, les Etats-Unis pourraient interrompre leur aide militaire, relate ce mercredi le «New York Times». Une fois l'élection présidentielle passée, Joe Biden pourrait même frapper encore plus fort.
Publié: 16.10.2024 à 04:57 heures
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Dernière mise à jour: 16.10.2024 à 12:37 heures
A Gaza, la situation serait pire que jamais, selon les Etats-Unis.
Photo: IMAGO/PIN
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Antoine HürlimannResponsable du pôle News et Enquêtes

Les Etats-Unis tapent du poing sur la table. Israël doit augmenter le flux de fournitures humanitaires dans la bande de Gaza dévastée par la guerre dans les 30 prochains jours. Sinon, le pays pourra perdre son aide militaire, écrit ce mercredi le «New York Times».

Selon nos confrères, cette mise en garde a été formulée dans une lettre signée par les secrétaires d’État et de la Défense américains. La missive aurait été envoyée dimanche au ministre israélien de la Défense et au ministre des Affaires stratégiques.

Pourquoi agir maintenant? Matthew Miller, un porte-parole du département d’Etat, déclare que la quantité d’aide entrant dans la bande de Gaza en septembre était la plus faible jamais enregistrée depuis l’attaque du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023, qui a déclenché les foudres israéliennes.

«Ce que nous avons constaté au cours des derniers mois, c’est que le niveau de l’aide humanitaire n’a pas été maintenu», lance-t-il à la presse à Washington. «En fait, il a chuté de plus de 50% par rapport à son niveau le plus élevé.»

Eviter une guerre totale

Cet avertissement intervient alors que le gouvernement israélien a déclaré à l’administration du président américain Joe Biden qu’il ne frapperait pas les sites iraniens d’enrichissement nucléaire et de production de pétrole lorsqu’il réagira à la récente attaque de missiles de Téhéran contre Israël, murmurent des sources proches du dossier au «New York Times». Cette concession devrait réduire la probabilité immédiate d’une guerre totale entre les deux adversaires.

Dans les détails, les informateurs, sous couvert d’anonymat, assurent qu’Israël a accepté de concentrer sa prochaine attaque sur des cibles militaires en Iran. Le gouvernement de la première puissance mondiale estime que si Israël frappait des sites pétroliers ou d’enrichissement d’uranium, cela pourrait déclencher une escalade dramatique des hostilités au Moyen-Orient. Et ce, à un moment où Israël est déjà en guerre contre les mandataires régionaux de l’Iran, notamment le Hamas à Gaza et le Hezbollah au Liban.

Vraiment? «Nous écoutons les opinions des Etats-Unis, mais nous prendrons nos décisions finales en fonction de nos intérêts nationaux», tempère pour sa part le bureau du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu dans un communiqué diffusé mardi.

L’avertissement américain à Israël, qui risque de voir son aide réduite, a été lancé alors que des responsables américains et onusiens affirment que les conditions à Gaza, où la majeure partie de la population a été déplacée et où les produits de première nécessité sont rares, se sont encore détériorées au cours des dernières semaines. C’est particulièrement le cas dans le nord du territoire, où Israël a restreint de manière croissante l’acheminement de l’aide internationale.

L’élection présidentielle dans le viseur

Le communicant d’Etat Matthew Miller n’a pas voulu confirmer les conséquences possibles pour Israël si le pays n’autorisait pas l’acheminement de l’aide dans le territoire, mais une copie de la lettre, mise en ligne par un journaliste d’Axios, évoque clairement la possibilité d’une suspension de l’aide militaire. Dans les faits, la loi américaine interdit l’aide militaire à tout pays qui bloque l’acheminement de l’aide humanitaire fournie par les Etats-Unis.

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A noter, enfin, que délai de 30 jours fixé par la lettre tomberait après l’élection présidentielle américaine du 5 novembre. Un horizon qui pourrait permettre au président Biden de prendre plus facilement des mesures plus fermes à l’encontre d’Israël.

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