Le nerf de la guerre
L'OTAN se réaffirme face aux critiques à son encontre

Lors d'une conférence à Bruxelles, le secrétaire général de l'OTAN Jens Stoltenberg réaffirme l'importance de l'organisation. Il souligne la hausse du financement de l'Alliance.
Publié: 14.02.2024 à 15:03 heures
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Dernière mise à jour: 14.02.2024 à 15:34 heures
Le secrétaire général de l'OTAN Jens Stoltenberg lors de la conférence de presse à Bruxelles le 14 février 2024.
Photo: Getty Images

A Bruxelles, le secrétaire général de l'OTAN Jens Stoltenberg s'est félicité de la hausse des dépenses militaires des pays de l'Alliance, quelques jours après des critiques acerbes de Donald Trump sur les mauvais payeurs en Europe. Cette augmentation avait été réclamée par les Etats-Unis depuis de nombreuses années.

«Nous ne devrions pas affaiblir la crédibilité de la dissuasion de l'OTAN», a averti mercredi devant la presse M. Stoltenberg, après avoir condamné des propos qui «sapent notre sécurité». «Nous ne devons laisser aucune place aux possibles doutes à Moscou concernant notre degré de préparation, d'engagement et de détermination à protéger les Alliés», a-t-il asséné.

Dépenses militaires record

Il a aussi souligné les efforts consentis par les Alliés européens depuis dix ans. En effet, dix-huit pays de l'OTAN sur 31 atteindront cette année l'objectif de 2% du PIB en dépenses militaires, a-t-il déclaré. «C'est un autre chiffre record», a-t-il souligné, ajoutant que seuls trois pays en 2014 avaient atteint cet objectif de 2%.

«Nous faisons de réels progrès, les Alliés européens dépensent plus», a-t-il martelé. Et ils étaient onze en 2023, selon une estimation publiée par l'OTAN. Cependant, a-t-il aussitôt souligné, «certains Alliés ont encore un long chemin à parcourir».

L'OTAN n'a pas divulgué la liste des pays ayant atteint l'objectif des 2%, mais l'Allemagne a indiqué qu'elle en ferait partie cette année et la France l'année prochaine. Les Etats-Unis n'en restent pas moins, et de loin, le premier contributeur au budget de l'OTAN. «Nous nous sommes mis d'accord lors du sommet (de Vilnius, en Lituanie) sur le fait que tous les Alliés devraient investir 2% et que ce 2% était un minimum», a rappelé M. Stoltenberg.

Propos de Trump choquants

Ce qui n'a pas empêché Donald Trump de s'en approprier le mérite. Ce dernier a ainsi affirmé qu'il avait rendu l'Alliance «forte» sous son mandat (2017-2021). «Lorsque j'ai dit aux 20 pays qui ne payaient pas leur juste part qu'ils devaient payer, sans quoi ils ne bénéficieraient pas de la protection américaine, l'argent a coulé à flots», a-t-il affirmé. «Mais maintenant que je ne suis plus là pour dire 'vous devez payer', voilà qu'ils recommencent!»

Si ses attaques contre les mauvais payeurs au sein de l'Alliance ne datent pas d'hier, ses propos encourageant la Russie à attaquer l'un d'entre eux ont choqué. «C'est un changement d'échelle, un alignement sur la Russie qui est dangereux», soulignait un diplomate de l'Otan. Pour autant, ces propos montrent surtout la nécessité pour les Européens - 29 pays sur 31 au sein de l'OTAN - à «prendre leurs responsabilités en matière de défense», a ajouté ce diplomate.

Une réunion des pays soutenant l'effort de guerre ukrainien est prévue aujourd'hui à Bruxelles en marge de la réunion ministérielle. Le secrétaire américain à la Défense Lloyd Austin en sera absent.

(ATS)

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