Larry Summers, ministre américain des Finances sous Bill Clinton devenu président de l'université Harvard dans les années 2000, a annoncé ce lundi se retirer de la vie publique après la publication de sa correspondance électronique avec le criminel sexuel Jeffrey Epstein.
«J'assume l'entière responsabilité de ma décision malavisée de continuer à communiquer avec M. Epstein, a-t-il déclaré dans un communiqué. Tout en continuant à remplir mes obligations d'enseignant, je me retirerai de mes engagements publics dans le cadre d'un effort plus large visant à rétablir la confiance et à réparer la relation avec mes proches.»
Un vote crucial
Cette annonce intervient alors que la Chambre américaine des représentants doit voter ce mardi sur un texte pour forcer l'administration Trump à plus de transparence dans l'affaire Epstein. Un scrutin en forme de défi envers le président républicain, qui a exercé de fortes pressions pour l'empêcher avant de devoir renoncer.
La proposition de loi vise à ordonner au ministère de la Justice «de publier tous les documents et archives» en sa possession concernant le financier new-yorkais, mort en prison en 2019 avant son procès pour crimes sexuels. Après avoir mené pendant des semaines une véritable campagne publique et en coulisses pour contrecarrer la tenue de ce vote à la Chambre, Donald Trump a fait volte-face ce dimanche en y apportant finalement son soutien.
«Nous n'avons rien à cacher», a lancé le président qui s'est encore insurgé cependant contre ce qu'il considère comme un «canular» monté par l'opposition, affirmant encore lundi que les républicains n'avaient «rien à voir avec Epstein», alors que «les démocrates, oui, tous ses amis étaient démocrates».
Son changement de position est intervenu alors que l'un des auteurs de la proposition de loi, l'élu républicain Thomas Massie, a affirmé au cours du week-end s'attendre à ce que «100 ou plus» de ses collègues de la majorité se joignent à lui en faveur de ce texte.