«Nobody’s Girl»
Les révélations choc de la plus célèbre victime de Jeffrey Epstein paraissent ce mardi

Ce 21 octobre sort «Nobody’s Girl», le livre choc de Virginia Giuffre, témoin clé de l’affaire Epstein. Elle y révèle de nouveaux détails sur les abus subis, l’argent du silence et la proposition glaçante qui l'a convaincu de quitter ce monde d'abus.
Publié: 06:36 heures
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Dernière mise à jour: 11:00 heures
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Virginia Giuffre a écrit jusqu'à sa mort ce livre qui paraît ce mardi 21 octobre 2025 dans sa version originale.
Photo: DUKAS
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Katja Richard et Barbara Lanz

Son livre risque de faire l'effet d'une bombe. Virginia Giuffre, figure la plus connue du scandale d'abus sexuels lié au multimillionnaire américain et prédateur condamné Jeffrey Epstein, revient sur le devant de la scène quelques mois après sa mort.

Elle s’est surtout fait connaître dans le monde entier pour ses accusations visant le prince Andrew, qu’elle accuse de l’avoir agressée sexuellement à plusieurs reprises alors qu’elle n’avait que 17 ans. Des allégations que le prince nie fermement.

«Nobody's Girl», livre autobiographique, paraît le 21 octobre en anglais. Virginia Giuffre y raconte son histoire, comment elle a été abusée dès son enfance par un ami de son père et comment ces blessures précoces ont fait d'elle plus tard une proie facile pour des prédateurs comme Jeffrey Epstein et Ghislaine Maxwell.

Les informations sur son enfance traumatisante avaient déjà été dévoilées. Mais les agressions décrites par son paternel n'avaient jusqu'à présent jamais été rendues publiques avec une telle brutalité.

Le dossier Andrew

Virginia Giuffre décrit avec une précision minutieuse les deux années, de 2000 à 2002, au cours desquelles elle a travaillé pour Jeffrey Epstein et Ghislaine Maxwell. Le chapitre «Prisoner» (Prisonnier) est également consacré au prince Andrew, dans lequel l'autrice décrit le comportement du prince comme «exigeant». Comme s'il pensait qu'avoir des relations sexuelles avec elle était son «droit de naissance».

Cette photo du prince Andrew enlaçant Virginia Giuffre a fait le tour du monde.
Photo: DUKAS

Les orgies sexuelles sur l'île privée de Jeffrey Epstein, Little Saint James, sont également décrites dans le livre. Le contexte de la photo, désormais célèbre, du prince Andrew avec Virginia Giuffre, et Ghislaine Maxwell en arrière-plan, est également abordé.

Mais alors, qu'est-ce que ce livre raconte de nouveaux? Blick s'est procuré l'ouvrage et a relevé cinq éléments inédits sur cette triste histoire.

Les abus de l'ami de son père

Dès l'âge de onze ans, Virginia Giuffre a été violée, par un homme nommé Forrest, un ami de son père. Cet événement traumatisant a par ailleurs entraîné le divorce de ses parents.

Après cela, Virginia Giuffre a été placée dans plusieurs familles d'accueil. Elle fait plusieurs fugues et tombe dans les griffes de plusieurs prédateurs sexuels. La spirale des abus commence.

Le silence à prix d’or

Dans son livre, Virginia Giuffre révèle de nouveaux détails sur l'argent que son père aurait reçu de Jeffrey Epstein afin d'étouffer l'affaire. Déjà devant la justice, elle avait évoqué le soupçon que le milliardaire pédophile lui aurait versé une sorte de «récompense du silence».

C'est précisément à cette époque, alors qu'elle n'a que 16 ans, qu'elle commence à travailler dans un spa de Mar-a-Lago, aujourd'hui propriété de Donald Trump, où Ghislaine Maxwell la recrute comme masseuse itinérante. Un rôle qui servira d'appât pour attirer l'adolescente vulnérable dans le réseau d’exploitation sexuelle de Jeffrey Epstein.

Les menaces d'Epstein

La jeune fille de 16 ans est petit à petit rendue docile par la manipulation psychologique et les menaces directes. Ainsi, Jeffrey Epstein lui aurait montré une photo de son jeune frère et lui aurait dit: «Je sais où est son école.»

Il l'a ensuite mise en garde contre le fait de raconter à quelqu'un ce qui se passait dans la maison. «Qu'est-ce que tu vas faire? C'est moi qui contrôle la police de Palm Beach.»

Les raisons de l'obéissance

Avec le recul, Virginia Giuffre donne un aperçu de son univers mental et des mécanismes psychologiques qui l'ont maintenue dans les griffes de Jeffrey Epstein. Durant longtemps, elle a tenté de se persuader qu'il n'était pas un pédophile égoïste, mais un sauveur qui l'avait libérée d'un quotidien difficile. Ce n'est que plus tard qu'elle a réalisé avec quelle habileté il la manipulait, elle et d'autres filles, tout en conservant soigneusement l'image d'un homme bon et généreux.

L'autrice explique aussi pourquoi elle revenait sans cesse dans ce «monde malsain»: l'espoir d'un avenir meilleur, l'idée de gagner beaucoup d'argent et d'obtenir une certaine sécurité sociale, tout cela a conduit à une réalité déformée dans laquelle elle a elle-même rationalisé son propre statut de victime. La combinaison de la dépendance, de la séduction et de la manipulation permanente l'a poussée dans un piège psychologique dont elle ne pouvait pas s'échapper.

Elle aurait dû être mère porteuse

Autre élément et non des moindres: Jeffrey Epstein ne portait jamais de préservatifs lors de ses rapports sexuels et Virginia Giuffre est tombée enceinte sans le vouloir. Sans donner plus de détails, elle raconte qu'elle aurait perdu l'enfant quelques jours après avoir découvert sa grossesse.

Lorsqu'elle a eu 18 ans, elle était devenue trop âgée pour le réseau pédophile de Jeffrey Epstein. Lui et Ghislaine Maxwell ont alors exigé qu'elle porte pour eux un enfant en tant que mère porteuse, et qu'elle leur cède tous ses droits sur le bébé. Les raisons derrière cette demande ne sont pas claires, mais pour Virginia Giuffre, ce fut l'élément déclencheur de sa rupture avec le monde d'Epstein.

Elle commença alors à planifier sa fuite, utilisant comme prétexte le projet du couple de la former au massage traditionnel en Thaïlande. Elle a ainsi pu quitter les Etats-Unis.

«Nobody's Girl» se termine par ces mots: «Si je peux aider une seule personne avec ce livre, alors j'aurais atteint mon objectif». Virginia Giuffre n'a pas réussi à guérir de ses blessures. Le 25 avril 2025, elle s'est ôtée la vie à son domicile en Australie.

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En cas de situation urgente ou dangereuse, ne jamais hésiter à contacter la police au 117 et/ou l'ambulance au 144.

Pour l'aide au victimes, plusieurs structures sont à votre disposition en Suisse romande, et au niveau national.

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