Les routes en Italie ont la réputation d'être chaotiques, mais plus pour longtemps. Depuis fin 2024, le pays sévit contre l'utilisation du téléphone au volant. D'après un rapport des autorités publié par «Autobild», en seulement trois mois, 8912 conducteurs se sont vu retirer leur permis pour avoir utilisé leur téléphone, soit environ 100 personnes par jour!
En tout, les autorités ont effectué 17'607 retraits de permis durant cette période. En d'autres termes: conduire au téléphone est de loin la cause la plus fréquente de retrait de permis chez nos voisins du sud.
Trois mois d'interdiction
Les sanctions sont sévères: la première infraction entraîne une interdiction de conduire de deux semaines à deux mois ainsi qu'une amende de 250 à 1000 euros. En cas de récidive, l’amende peut atteindre 1400 euros et une suspension du permis de trois mois.
A titre de comparaison: en Suisse, l’amende pour avoir téléphoné sans kit mains libres est de 100 francs. Mais étant donné qu'utiliser son téléphone pour des SMS ou aller sur WhatsApp augmente encore plus le temps de réaction, l'amende peut devenir nettement plus salée. Selon le Canton et les circonstances de l'infraction, il faut compter entre 300 et 400 francs, voire plus.
Avec les frais, le montant de l'amende peut rapidement grimper jusqu'à 500 à 700 francs dans le meilleur des cas, mais elle peut aussi dépasser les 1000 francs! A cette amende s'ajoute souvent un retrait de permis d’un à trois mois et, dans le pire des cas, une peine de prison.
En Italie, ce durcissement de la réglementation sur le téléphone s'inscrit dans un ensemble plus large de mesures prises par le gouvernement pour améliorer la sécurité routière. Par exemple, les peines pour conduite sous alcool ou drogues ont été massivement durcies. Les autorités se félicitent des résultats: au cours des trois premiers mois suivant l’entrée en vigueur de ces règles plus strictes, le nombre de décès sur les routes a diminué d’environ 20%, soit 61 vies sauvées.
La Suisse à la traîne
En Allemagne, les autorités luttent aussi contre l'utilisation dangereuse des téléphones au volant. En Rhénanie-Palatinat, des radars automatiques utilisant l'intelligence artificielle ont été déployés sur l'ensemble du territoire. L'amende pour une infraction est d'au moins 100 euros.
En Suisse, cette question n'est pas encore à l'ordre du jour. En réponse à une motion de la conseillère nationale Gabriela Suter (PS), le Conseil fédéral a estimé en mars 2024 qu'il n'y avait pas d'urgence à mettre en place des radars pour traquer les téléphones au volant. Un projet de recherche mené par l'Office fédéral des routes (OFROU) est en cours afin d'étudier les différentes options pour lutter contre la distraction au volant. Les résultats sont attendus au second semestre 2026.