En tombant sur cette photo d'un chaton au regard adorable et aux jolies moustaches, vous penserez sûrement: «il est si mignon». Sauf que cette image a été créée de toutes pièces par une intelligence artificielle.
Ce type d'images inonde la publicité et les réseaux sociaux, mais sauriez-vous les reconnaître? D'après une étude menée par Microsoft, 62% des personnes interrogées ont su faire la différence entre une image réelle ou générée par IA. «De nombreux utilisateurs ont obtenu presque le même score en jouant à pile ou face», écrivent les chercheurs de Microsoft dans leur étude.
Des milliers de participants
Cette étude se base sur un jeu en ligne appelé Real or Not, que Microsoft a lancé en 2024. Plus de 12'500 personnes dans le monde entier ont participé et analysé 287'000 images, que ce soient de vrais couchers de soleil ou des visages créés artificiellement.
Les participants ont particulièrement bien reconnu l'origine des portraits humains: environ 65% ont décelé s'il s'agissait d'un vrai visage ou d'une IA. Selon Microsoft, cela s'explique par le fait que notre cerveau est particulièrement bien entraîné pour les visages, mais beaucoup moins pour les paysages ou les villes. «De nombreuses images générées par IA semblent trop parfaites, ou ressemblent à des photos de vacances bien retouchées», expliquent les auteurs. Inversement, des photographies réelles sont parfois confondues avec des IA.
Le piège de la désinformation
Selon Microsoft, les «inpaintings» (ou images retouchées) étaient particulièrement difficiles à reconnaître. Dans ces clichés, seule une petite partie d'une photo réelle est remplacée par une IA, par exemple un objet, une personne ou un détail en arrière-plan. «De telles techniques sont délicates, car elles paraissent particulièrement crédibles et prêtent à la désinformation», explique l'équipe de chercheurs.
En parallèle, Microsoft a testé un détecteur d'IA interne en cours de développement qui a reconnu l'origine de plus de 95% des images, qu'il s'agisse d'IA ou de vraies. Mais les images générées par IA s'améliorent en permanence et de tels outils ne sont pas une garantie, mais une première estimation. Avec ou sans cet outil, il convient donc d'aiguiser son esprit critique.
Les auteurs de l'étude demandent une identification claire des contenus générés par IA, par exemple avec des filigranes, des signatures numériques ou des métadonnées. Mais dans la pratique, les normes et les directives juridiques font défaut. Pour en avoir le coeur net, le Real-or-Not-Quiz est accessible en ligne et vous permet de faire le test avec 15 images La moyenne est de 62 %, serez-vous capables de faire mieux?