Le Vatican «ne peut pas se prononcer» à ce stade pour qualifier la guerre menée par Israël à Gaza de «génocide», a déclaré le pape Léon XIV dans un entretien réalisé en juillet et publié jeudi. «Le mot 'génocide' est de plus en plus utilisé. Officiellement, le Saint-Siège estime que nous ne pouvons pas nous prononcer à ce sujet pour le moment», a déclaré le pape américain dans un livre publié en espagnol au Pérou et intitulé «Léon XIV, citoyen du monde, missionnaire du XXIe siècle».
«Il existe une définition très technique de ce que pourrait être un génocide, mais de plus en plus de personnes soulèvent la question, notamment deux groupes de défense des droits de l'homme en Israël», a-t-il ajouté.
«Génocide» mentionné par l'ONU
Fin juillet, deux organisations de défense des droits humains israéliennes, B'Tselem et Physicians for Humans Rights – Israel (PHRI), ont affirmé qu'Israël commettait un «génocide» dans la bande de Gaza selon des enquêtes qu'elles ont menées.
Mardi, pour la première fois, une commission d'enquête internationale mandatée par l'ONU a accusé Israël de commettre un «génocide» à Gaza depuis octobre 2023 avec l'intention de «détruire» les Palestiniens, tandis que de plus en plus de voix s'élèvent au sein de la communauté internationale.
Depuis son élection le 8 mai, le pape Léon XIV a multiplié les appels au cessez-le-feu à Gaza et à la libération des otages détenus par le Hamas. Mercredi, il a dénoncé le déplacement forcé des Gazaouis qui «survivent dans des conditions inacceptables». Fidèle à sa position de neutralité, le Saint-Siège – qui a reconnu l'Etat de Palestine – soutient la solution à deux Etats et multiplie les efforts pour une issue diplomatique et pacifiée au conflit.
«Faire pression sur Israël»
Dans le livre, le pape américain a également estimé «très préoccupant» le fait «qu'aucune réponse claire n'ait été apportée pour trouver des moyens efficaces d'atténuer les souffrances des habitants innocents de Gaza». «Même de la part des États-Unis, qui sont évidemment le (pays) tiers le plus important pour faire pression sur Israël –, malgré les déclarations très claires du gouvernement américain, et récemment du président (Donald) Trump», a-t-il dénoncé.
Le prédécesseur argentin de Léon XIV, François, décédé en avril, avait évoqué les accusations de «génocide» en appelant à «déterminer si (la situation) correspond à la définition technique formulée par les juristes et les organismes internationaux».