L'Association de la presse étrangère à Jérusalem (FPA) a dit espérer, avant une audience jeudi devant de la Cour suprême, que la plus haute juridiction israélienne approuve sa demande d'un accès immédiat pour les journalistes dans la bande de Gaza assiégée par Israël. Une audience est prévue jeudi à 6h GMT devant la Cour suprême israélienne pour examiner le recours déposé par la FPA, qui représente les médias internationaux en Israël et dans les territoires palestiniens.
Depuis le début de la guerre à Gaza en octobre 2023, déclenchée par l'attaque sans précédent du mouvement islamiste Hamas, les autorités israéliennes ont empêché les journalistes de médias étrangers d'entrer de manière indépendante dans le territoire dévasté. Elles n'ont autorisé qu'au cas par cas qu'une poignée de reporters accompagne leurs troupes dans le territoire palestinien sous blocus israélien.
Des demandes ignorées
«Nous sommes ravis d'avoir enfin» une audience et «nous espérons que les juges approuveront rapidement notre demande d'entrée à Gaza», a déclaré Tania Kraemer, présidente de la FPA, dans un communiqué publié en amont de l'audience. «Il est grand temps qu'Israël lève le blocus et nous laisse faire notre travail aux côtés de nos collègues palestiniens», dit-elle.
Au cours des deux années écoulées, la FPA a demandé à plusieurs reprises d'accéder à Gaza. «Ces demandes ont été ignorées à maintes reprises, tandis que nos collègues palestiniens ont risqué leur vie pour fournir sans relâche des reportages courageux depuis Gaza», selon l'association. Un journaliste de l'AFP siège au conseil d'administration de la FPA. L'organisation Reporters sans frontières (RSF) s'est jointe à la requête déposée par la FPA.
Plus de 210 journalistes tués
La guerre a causé la mort de plus de 210 journalistes palestiniens dans le territoire, a souligné mardi Antoine Bernard, directeur du plaidoyer et de l'assistance à RSF. «Le résultat est une violation sans précédent de la liberté de la presse et du droit du public à une information fiable, indépendante et pluraliste», a déclaré Antoine Bernard.
«La Cour suprême a l'occasion de faire enfin respecter les principes démocratiques fondamentaux face à la propagande, à la désinformation et à la censure généralisées, et de mettre fin à deux années de destruction minutieuse et effrénée du journalisme à Gaza et sur Gaza. Aucune excuse, aucune restriction ne peut justifier de ne pas ouvrir Gaza aux médias internationaux, israéliens et palestiniens», a-t-il encore déclaré.
Le 10 octobre, un cessez-le-feu est entré en vigueur dans la bande de Gaza et Israël a commencé à retirer ses troupes de certaines zones du territoire palestinien, dans le cadre d'un accord élaboré sur la base du plan en 20 points du président américain Donald Trump visant à mettre fin à la guerre.