Mercredi, les députés de la Douma, la chambre basse, ont d'abord approuvé à l'unanimité la suspension du traité de non-prolifération nucléaire New Start, avant d'être suivis quelques heures plus tard par les sénateurs de la chambre haute, le Conseil de la Fédération, ont rapporté les agences de presse russes.
Le Ministère russe des Affaires étrangères avait toutefois précisé mardi que Moscou continuerait de respecter la limitation de son arsenal nucléaire malgré la suspension de New Start, jusqu'à la fin effective du traité, le 5 février 2026. La Russie a aussi affirmé qu'elle pourrait revenir sur cette suspension si Washington, qu'elle accuse de multiples violations, faisait preuve de «bonne foi» en vue d'une «désescalade globale».
Signé en 2010, le traité New Start est le dernier accord bilatéral de désarmement nucléaire liant Russes et Américains. Moscou avait déjà annoncé début août suspendre les inspections prévues sur ses sites militaires.
Duel diplomatique
M. Poutine a accusé mardi les Occidentaux de vouloir infliger une «défaite stratégique» à son pays en Ukraine. Il s'est dit prêt à reprendre les essais nucléaires si les États-Unis le faisaient en premier.
La diplomatie russe, elle, a lié la suspension du traité à «l'escalade» du conflit en Ukraine débuté il y a un an, à l'union des trois puissances nucléaires de l'OTAN – États-Unis, France, Royaume-Uni – dans leur opposition à Moscou et à la mise au point par Washington de systèmes capables d'arrêter les ogives.
Les États-Unis ont qualifié d'«irresponsable» la décision de suspendre cet important traité, tandis que la France et le Royaume-Uni ont respectivement appelé Moscou à «revenir sur sa décision irréfléchie» et à «faire preuve de responsabilité».
(ATS)