Emigrer depuis la Suisse? C'est une réalité pour de plus en plus de citoyens! Tout le monde ne souhaite pas rester dans son pays natal. Chaque année, des milliers de Suisses choisissent de s’expatrier, que ce soit pour de nouvelles opportunités professionnelles, pour profiter de davantage de soleil, d’un coût de la vie plus abordable ou encore par amour.
Jusqu’ici, l’Europe et l’Amérique du Nord restaient les destinations les plus prisées, culturellement proches et familières. Mais depuis peu, le Proche-Orient attire à son tour les expatriés. Les Emirats arabes unis concentrent la plus forte progression. Alors qu’ils comptaient 3400 résidents suisses fin 2023, ils en accueillaient déjà 4200 un an plus tard, soit une hausse de 23%.
A titre de comparaison, l’Organisation des Suisses de l’étranger (OSE) relève une augmentation globale de 1,6% du nombre de Suisses établis à l’étranger. En Asie, qui inclut le Proche-Orient, la croissance atteint 7%.
En quête de diversification
Ce développement n’a rien d’un hasard. Plusieurs Etats du Golfe cherchent activement à attirer des travailleurs qualifiés et des capitaux étrangers afin de réduire leur dépendance au pétrole. Ils proposent donc des conditions très favorables aux expatriés.
Les opportunités ne manquent pas dans des secteurs comme la finance, le commerce, l’aviation ou le conseil. De grandes multinationales telles que Nestlé, Novartis ou UBS y ont installé leurs sièges régionaux, notamment à Dubaï ou à Doha. Les salaires sont souvent élevés, aucun impôt sur le revenu n’est prélevé et le niveau de sécurité est considéré comme très élevé.
Ces pays affichent une image moderne et accueillante, du moins pour les profils hautement qualifiés. Pour l’instant, Dubaï concentre l’essentiel des expatriés helvétiques. Selon le DFAE, à peine 400 Suisses vivent en Arabie saoudite et moins de 100 en Oman, mais ces pays multiplient, eux aussi, les initiatives pour séduire les étrangers.
Un visa doré pour Oman
Oman a récemment lancé un programme baptisé «Golden Residency». Tout investisseur qui place au minimum 200'000 rials omanais (environ 416'000 francs) dans l’immobilier ou dans une entreprise locale obtient un permis de séjour renouvelable de dix ans.
Celui-ci s’étend au conjoint, aux enfants et aux parents au premier degré, sans restriction d’âge ni de nombre. Les titulaires bénéficient en outre de services accélérés dans les aéroports et du droit de posséder un bien immobilier en dehors des zones touristiques, un privilège normalement réservé aux citoyens omanais.
Les obstacles en Occident
Le Proche-Orient n’accueille toutefois qu’une fraction des expatriés suisses, estimés à moins de 35'000 sur un total de 826'000 établis hors du pays. Dans le classement des dix premières destinations, seule Israël figure dans la région, avec 23'700 Suisses. Dubaï suit avec 4200 ressortissants, devant l’Egypte (1480) et le Liban (1450). Oman, le Qatar et le Koweït restent encore dans des chiffres modestes, mais la tendance est à la hausse.
L’une des raisons de ce mouvement est que plusieurs pays occidentaux durcissent leurs conditions d’immigration. Les Etats-Unis multiplient les restrictions de visas, l’Allemagne a renforcé ses règles en matière de regroupement familial, l’Espagne a supprimé son programme de «Golden Visa» et la Grande-Bretagne impose désormais des critères plus stricts pour obtenir un visa de travail.
Voici où vivent les Suisses de l'étranger
Rang | Pays | Nombre |
1. | France | 212'100 |
2. | Allemagne | 101'000 |
3. | Etats-Unis | 84'700 |
4. | Italie | 52'600 |
5. | Canada | 41'700 |
6. | Royaume-Uni | 40'900 |
7. | Espagne | 27'300 |
8. | Australie | 26'600 |
9. | Israël | 23'700 |
10. | Autriche | 18'350 |
Source: Organisation des Suisses de l'étranger, statistiques 2024