Avantage donné?
Soupçonnée de corruption, Federica Mogherini s'est exprimée

Federica Mogherini, ancienne responsable du service diplomatique de l'UE, a été entendue pendant dix heures à Bruges. L'enquête porte sur un possible avantage donné au Collège d'Europe dans un appel d'offres pour la formation de diplomates.
L'ex-cheffe de la diplomatie de l'Union europénne est inculpée dans une enquête pour corruption.
Photo: AFP
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AFP Agence France-Presse

L'ex-cheffe de la diplomatie de l'Union europénne Federica Mogherini, inculpée dans une enquête pour corruption relative à l'attribution d'un contrat par l'UE au Collège d'Europe, qu'elle dirige, s'est expliquée «en toute transparence» devant les enquêteurs, a assuré jeudi à l'AFP son avocate. «L'interrogatoire s'est très bien passé, ça a duré très longtemps, mais dans une totale transparence et dans la sérénité», a déclaré Me Mariapaola Cherchi.

Mme Mogherini, qui fut à la tête du service diplomatique de l'UE (EEAS) de 2014 à 2019, a été entendue mardi pendant une dizaine d'heures par la police fédérale belge à Bruges, la ville où le Collège d'Europe est établi, avant d'être remise en liberté. L'enquête se poursuit.

Un avantage donné?

L'ancienne ministre italienne est depuis cinq ans la rectrice du Collège d'Europe, qui forme un grand nombre de fonctionnaires européens.

Les enquêteurs cherchent à déterminer si l'établissement a été avantagé, dans un appel d'offres possiblement faussé, pour décrocher en 2021-2022 un contrat de l'EEAS portant sur la formation de futurs diplomates européens.

Selon le parquet européen, chargé de lutter contre la fraude aux fonds de l'UE et qui supervise les investigations, l'enquête porte sur des faits présumés de «fraude et corruption dans le cadre de marchés publics, conflit d'intérêts et violation du secret professionnel».

Outre Mme Mogherini, deux personnes ont été inculpées. Il s'agit de Cesare Zegretti, co-directeur du Collège d'Europe chargé des formations et des projets, et de Stefano Sannino, un haut responsable de la Commission européenne, qui a annoncé mercredi mettre fin prématurément à ses fonctions.

Mogherini se défend

De son côté, Federica Mogherini a assuré mercredi que le Collège d'Europe avait toujours respecté «les normes les plus élevées d'intégrité et d'équité». Elle a dit avoir «pleinement confiance» dans le fait que la justice le reconnaîtra.

D'après son avocate, la levée de sa garde à vue dans la nuit de mardi à mercredi n'a pas été assortie d'une mesure de limitation de ses déplacements.

Les trois suspects se sont vu signifier par la police les charges pesant contre eux, sous le contrôle du juge d'instruction, puis ont été libérés car le juge a estimé qu'ils ne présentaient «pas de risque de fuite», selon le parquet européen. 

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