Une mesure exceptionnelle
Donald Trump mobilise la Garde nationale à Washington pour «rétablir l’ordre»

Le président américain déploie 800 gardes nationaux à Washington, affirmant que la ville est «envahie par des gangs violents». La maire dément une hausse de la criminalité. Cette mesure exceptionnelle rappelle la mobilisation à Los Angeles en juin dernier.
Publié: 21:43 heures
|
Dernière mise à jour: 21:51 heures
Partager
Écouter
Donald Trump avait déjà déployé en juin la Garde nationale en Californie, contre l'avis du gouverneur démocrate, Gavin Newsom.
Photo: keystone-sda.ch

Donald Trump va mobiliser la Garde nationale à Washington, des mesures exceptionnelles pour cette ville qu'il dit «envahie par des gangs violents», tandis que la maire de la capitale américaine dément une hausse de la criminalité.

Le président américain a dit déployer, dans un premier temps, 800 militaires de la Garde nationale afin de rétablir «la loi, l'ordre, et la sécurité publique» à Washington, rappelant la mobilisation de cette dernière à Los Angeles, en juin, après des manifestations. Ces gardes nationaux sont des militaires réservistes formés pour intervenir sur des catastrophes naturelles, mais peuvent également combattre à l'étranger.

Un corps de réserve des forces armées

La Garde nationale américaine est un corps de réserve des forces armées américaines. A l'inverse des militaires actifs, ses membres ne sont pas mobilisés à plein temps et ont un autre emploi, civil. Contrairement aux autres branches des forces armées, les gardes nationaux sont organisés au niveau des Etats. Ils sont présents dans l'ensemble des 50 Etats américains ainsi que certains territoires comme Porto Rico ou Guam.

C'est donc le gouverneur de chaque Etat qui peut mobiliser et commander cette force, sauf à Washington, ville qui jouit d'un statut particulier, et dont la Garde nationale dépend uniquement du président.

Mais il arrive aussi que le président prenne son contrôle direct dans un Etat à la demande du gouverneur local, ou en outrepassant son autorité, ainsi que l'a fait Donald Trump à Los Angeles, le 7 juin, une première depuis les années 1960. Le budget du ministère de la Défense américaine autorise un total de 433'000 gardes nationaux dans le pays, contre environ 1,3 million de militaires professionnels.

Normalement mobilisés pour les catastrophes naturelles

Les gardes nationaux sont traditionnellement mobilisés aux Etats-Unis à l'occasion de catastrophes naturelles: évacuations, distributions de denrées d'urgence, nettoyages de débris, etc. Mais ils peuvent aussi être déployés à l'étranger et intégrés à des unités des forces d'active pour le combat.

Des centaines de milliers de gardes nationaux ont ainsi combattu en Irak et en Afghanistan. La pandémie de Covid-19 constitue le dernier grand déploiement de la Garde nationale. Leur aide logistique fut précieuse pour installer des hôpitaux de campagne et transporter du matériel médical.

Trump l'a déjà fait

Les gardes nationaux sont parfois mobilisés lors de troubles à l'ordre public ou de manifestations. Donald Trump avait déjà déployé en juin la Garde nationale en Californie, contre l'avis du gouverneur démocrate, Gavin Newsom, affirmant vouloir ainsi rétablir l'ordre à Los Angeles après des manifestations contre des vagues d'arrestations d'immigrés par la police fédérale de l'immigration (ICE).

Ce fut aussi le cas par le passé, même si cela reste très inhabituel. Durant les manifestations de Black Lives Matter en 2020, plus de la moitié des Etats ont déployé la garde nationale pour assurer le maintien de l'ordre ainsi que la mise en place de couvre-feux. Ce fut également le cas à Washington.

Avant cela, les gardes nationaux furent déployés à Los Angeles en 1992, lors des émeutes et pillages consécutifs à l'acquittement de policiers accusés d'avoir passé à tabac Rodney King, un homme noir. Des dizaines de personnes avaient été tuées et des milliers blessées.

La Garde nationale fut également mobilisée à plusieurs reprises durant les décennies 1950 et 1960, époque du combat pour les droits civiques, pour protéger les enfants afro-américains se rendant à l'école, suite à l'arrêt de la Cour suprême, en 1954, rendant la ségrégation dans les écoles publiques inconstitutionnelle

Partager
Vous avez trouvé une erreur? Signalez-la