Après une fermeture temporaire à cause de la présence de drones, les aéroports de Copenhague et d'Oslo ont repris leurs activités. Cependant, des retards et des annulations sont encore à prévoir, a annoncé l'aéroport de Copenhague dans la nuit sur son site Internet.
L'identité des personnes qui pilotaient les drones reste inconnue. Les appareils, qui étaient plus grands que les drones à usage privé, n'ont pas été abattus, a déclaré un policier danois à l'agence de presse AFP. Sur X, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a lui dénoncé une violation de l'espace aérien danois par la Russie. La police s'est montrée plus prudente, sans rien exclure. Il s'agit d'un «acteur qui possède les outils pour se faire remarquer», a dit Jens Jespersen, l'un des responsables de la police de Copenhague.
La Russie a réagi en fin de matinée, assurant ne pas être impliqué dans cette affaire. «A chaque fois, nous entendons des accusations sans fondement», a déclaré le porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov lors de son briefing quotidien auquel participait notamment l'AFP.
Attaque et sabotage
Mais mardi matin, les autorités danoises ont toutefois annoncé qu'il s'agissait probablement d'une attaque. C'est «l'attaque la plus grave jamais perpétrée contre une infrastructure critique danoise», a déclaré la Première ministre Mette Frederiksen dans un communiqué, selon l'agence de presse Ritzau. «Cela en dit long sur l'époque dans laquelle nous vivons et sur ce à quoi nous devons nous préparer en tant que société. Nous n'excluons bien sûr aucune hypothèse quant à l'identité des responsables», a-t-elle toutefois nuancé.
Le Danemark fait face à une «menace de sabotage importante», ont affirmé mardi les services de renseignements danois. «Nous faisons face au Danemark à une menace de sabotage importante. On ne vient peut-être pas nous attaquer, mais nous stresser et voir comment nous réagissons», a déclaré le directeur des opérations des services de renseignement (PET) Flemming Drejer lors d'une conférence de presse.
La directrice de la police de Copenhague, Anne Tonnes, a également évoqué dans la matinée une «attaque de drone» et un «attentat». «Il s'agit de notre infrastructure critique, c'est pourquoi j'ose la nommer ainsi», a-t-elle précisé devant les journalistes. «Je considère qu'il s'agit d'une situation très grave.»
100 vols annulés
L'incident a entrainé des perturbations pour quelque 20'000 passagers d'après la direction de l'aéroport. 31 vols ont été détournés et 100 annulés. De très nombreux passagers faisaient la queue au comptoir pour changer leur billet mardi, a constaté un journaliste de l'AFP.
«Je n'ai pas peur (...) mais je suis conscient que la guerre hybride menée par la Russie ne cesse de s'étendre», a déclaré à l'AFP, un voyageur allemand, Eckart Nikolai Bierduempel. C'est l'aéroport qui a repéré lundi soir trois ou quatre «grands» drones, dont la police n'a pas encore déterminé le modèle. Elle a choisi de ne pas les abattre. «Il faut réfléchir très soigneusement avant de tenter de neutraliser de si grands drones», a expliqué Jens Jespersen.
S'ils devaient tomber au sol, «il y a des avions avec des gens, du carburant, et également des habitations de plusieurs côtés de l'aéroport», a-t-il souligné. Selon lui, cette démonstration pourrait être un entraînement pour les opérateurs de drone. En outre, ces drones provenaient de directions différentes, a ajouté Jens Jespersen, précisant qu'ils pouvaient avoir décollé d'un bateau.