Premières discussions militaires entre les deux parties depuis 2018
La Corée du Sud propose des pourparlers à la Corée du Nord pour éviter des incidents à la frontière

L'armée sud-coréenne a proposé lundi des pourparlers à la Corée du Nord pour établir un tracé clair de la ligne de démarcation militaire entre les deux pays après de récentes incursions de soldats nord-coréens, a annoncé le gouvernement sud-coréen.
Publié: 11:15 heures
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Lundi, l’armée sud-coréenne a proposé à la Corée du Nord des pourparlers pour clarifier la ligne de démarcation après des incursions.
Photo: AP
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AFP Agence France-Presse

Lundi, Séoul a proposé à Pyongyang des pourparlers pour clarifier la ligne de démarcation militaire après des incursions nord-coréennes. «Pour éviter des heurts accidentels et faire baisser la tension militaire, notre armée a officiellement proposé que les deux parties tiennent des pourparlers militaires intercoréens pour discuter d'établir un tracé de référence clair pour la ligne de démarcation militaire», a déclaré lors d'un point presse Kim Hong-cheol, vice-ministre sud-coréen à la Défense.

Si le Nord accepte la dernière proposition, cela marquera les premières discussions militaires entre les deux parties depuis 2018. Kim Hong-cheol a déclaré que des soldats nord-coréens avaient à de nombreuses reprises traversé la ligne militaire du côté sud de la zone démilitarisée «tout en installant des routes tactiques, des clôtures et en posant des mines».

Les troupes sud-coréennes ont émis des avertissements par radio et tiré des coups de semonce pour inciter les Nord-Coréens à se retirer de leur côté, a-t-il ajouté.

Le vice-ministre a indiqué que les incursions récentes étaient dues à «la perte de nombreux marqueurs de la ligne de démarcation». Ces marqueurs ont été installés en vertu de l'Accord d'armistice de 1953, qui avait permis un cessez-le-feu. La ligne de démarcation se trouve à l'intérieur de la zone démilitarisée, une zone tampon de quatre kilomètres de large qui s'étend sur 250 kilomètres à travers la péninsule coréenne.

Le Nord a violé la ligne de frontière environ 10 fois cette année, selon le ministère de la Défense.

L'armistice a mis fin à la guerre de 1950-53, mais Séoul et Pyongyang sont toujours techniquement en guerre, en l'absence d'un traité de paix.

Net revirement

Cette proposition intervient alors que le président sud-coréen Lee Jae Myung a offert des pourparlers avec le Nord sans conditions préalables, marquant un net revirement par rapport à la position belliciste adoptée par son prédécesseur conservateur, Yoon Suk Yeol. Depuis son investiture en juin, Lee Jae Myung a pris plusieurs mesures pour réduire les tensions militaires avec le Nord doté de l'arme nucléaire, notamment en retirant les haut-parleurs de propagande le long de la frontière et en interdisant les activités de distribution de tracts anti-Pyongyang. Pyongyang, cependant, n'a pas répondu aux ouvertures de Lee.

Lors du mandat du président Yoon Suk Yeol, la Corée du Nord s'est rapprochée de plus en plus de Moscou après l'invasion de l'Ukraine par la Russie, poussant les relations intercoréennes à l'un de leurs points les plus bas depuis des années. L'année dernière, les deux Corées se sont livrées une guerre de propagande, le Nord envoyant des milliers de ballons remplis de déchets vers le Sud en représailles aux ballons de propagande lancés par des militants sud-coréens.

Pour aider à défendre le Sud, son allié en matière de sécurité, les États-Unis, y stationnent environ 28'500 soldats.

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