L'ancien chef des renseignements sud-coréens, en poste au moment de la déclaration de la loi martiale en 2024, a été arrêté mercredi, a indiqué un tribunal de Séoul. Il est accusé notamment d'avoir manqué à ses devoirs à la tête des services secrets du pays.
Des procureurs spéciaux avaient émis un mandat d'arrêt contre Cho Tae-yong et, après l'avoir examiné mardi, un tribunal de Séoul l'a accordé en invoquant le «risque de destruction de preuves», indique-t-il dans un communiqué. «L'accusation principale est la négligence dans l'exercice des fonctions», précise-t-il.
Les procureurs reprochent à Cho Tae-yong, diplomate de carrière, qui dirigeait les services de renseignement de Corée du Sud au moment de la déclaration de loi martiale par l'ancien président Yoon Suk-yeol en décembre 2024, de n'avoir rien signalé au Parlement alors qu'il avait «compris le caractère illégal» de cette mesure présidentielle.
Il est également accusé de fausses déclarations. «La probabilité qu'il ait été impliqué dans l'insurrection a augmenté», avait déclaré la procureure adjointe Park Ji-young devant des journalistes la semaine dernière.
L'ex-président inculpé
L'arrestation de Cho Tae-yong intervient alors que le parquet sud-coréen a inculpé lundi l'ex-président Yoon Suk-yeol d'aide à l'ennemi, l'accusant d'avoir nui aux intérêts militaires de son pays en ordonnant l'envoi de drones en Corée du Nord. Les deux voisins sont techniquement toujours en guerre depuis leur conflit (1950-1953), qui s'est soldé par un armistice et non par un traité de paix.
En octobre 2024, la Corée du Nord avait affirmé détenir la preuve que le Sud avait fait voler des drones au-dessus de sa capitale, Pyongyang, pour y déverser des brochures de propagande. Séoul n'a pas confirmé. Lundi, Mme Park a expliqué que l'ancien président était accusé d'avoir «favorisé l'ennemi en général» et d'"abus de pouvoir».
Yoon Suk-yeol, actuellement en prison, a été destitué en avril au terme d'une séquence chaotique déclenchée par sa brève imposition de la loi martiale le 3 décembre 2024. Dans son allocution de ce jour-là, il avait notamment invoqué des menaces nord-coréennes pour justifier sa décision choc.