Exercices de défense
Confinement en Colombie après les menaces de Donald Trump

Face aux menaces persistantes de Donald Trump, la guérilla colombienne de l'ELN a demandé à la population de se confiner de dimanche à mercredi afin d'effectuer des exercices militaires de défense.
La guérilla colombienne de l'ELN contrôle des régions de production de cocaïne, que Trump pourrait attaquer.
Photo: AFP
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AFP Agence France-Presse

La guérilla colombienne de l'ELN a décrété vendredi un confinement de la population de trois jours à partir de dimanche dans les zones sous son contrôle, en raison des «menaces d'intervention impérialistes» du président américain Donald Trump.

La plus ancienne guérilla d'Amérique latine, qui contrôle des régions de production de cocaïne, a indiqué dans un communiqué vouloir opérer des exercices militaires de «défense» du pays, et a ordonné des restrictions à la mobilité de dimanche 6h00 à mercredi 6h00, car «il est nécessaire que les civils ne se mêlent pas aux militaires afin d'éviter des accidents».

«Le plan néocolonial de Trump»

Donald Trump avait averti que les pays producteurs de cocaïne et la vendant aux Etats-Unis sont «susceptibles d'être attaqués», dans un contexte de tensions croissantes avec le Venezuela et de déploiement militaire dans les Caraïbes. La Colombie «fabrique de la cocaïne, elle a des laboratoires de fabrication de cocaïne et nous vend de la cocaïne», avait dit Trump début décembre lors d'une conférence de presse.

«Nous les forces populaires de Colombie nous opposons aux menaces d'intervention impérialistes dans notre pays, une nouvelle phase du plan néocolonial de Trump» qui «entend durcir le pillage» des «biens naturels» de la Colombie, souligne la guérilla d'extrême gauche apparue en 1964 sous l'inspiration du célèbre révolutionnaire argentin Ernesto Che Guevara.

La guérilla opère son emprise sur plus de 20% des plus de 1100 municipalités de Colombie, selon le centre d'études Insight Crime, et intime à la population de ne pas circuler sur les «routes» ni les «voies navigables». L'un de ses bastions est la région du Catatumbo, l'une des zones comptant le plus de cultures de feuilles de coca au monde, à la frontière avec le Venezuela, où elle contrôle la production de cocaïne.

La colère du président colombien

Plusieurs rapports font état de la présence de l'ELN de l'autre côté de la frontière, où elle opérerait de concert avec les forces militaires vénézuéliennes. Le président du Venezuela, Nicolas Maduro, a toujours fermement rejeté ces accusations.

Le président colombien Gustavo Petro avait lui aussi, début décembre, réagi aux déclarations du président américain, lui demandant de respecter la «souveraineté» de son pays. «Attaquer notre souveraineté revient à déclarer la guerre, ne gâchez pas deux siècles de relations diplomatiques», avait prévenu sur X le président de gauche colombien.

L'ELN est considérée comme la dernière guérilla du pays depuis le désarmement des Forces armées révolutionnaires de Colombie (Farc) et leur transformation en parti politique à la suite de l'accord de paix de 2016. D'autres guérillas, dissidentes des Farc qui n'ont pas signé l'accord de paix, exercent également sur le vaste territoire colombien. L'ELN se finance par diverses activités, comme le trafic de cocaïne, l'exploitation minière illégale, le vol de pétrole et les enlèvements à des fins d'extorsion.


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