Une «déclaration de guerre»
Après le meurtre de Charlie Kirk, les Etats-Unis s'enflamment

L'assassinat de l'activiste conservateur Charlie Kirk en Utah suscite de vives réactions. Le tueur présumé, Tyler Robinson, aurait reproché à Charlie Kirk de «prêcher la haine». Cet acte met en lumière la montée inquiétante de la violence politique aux Etats-Unis.
Publié: 07:05 heures
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Dernière mise à jour: il y a 13 minutes
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Un jeune homme porte une pancarte sur laquelle il est écrit: «Les démocrates ont tué Charlie Kirk».
Photo: Anadolu via Getty Images
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Daniel Jung

Après l’assassinat de l’activiste conservateur Charlie Kirk, de nouveaux détails émergent. Selon le gouverneur de l’Utah Spencer Cox, le tireur présumé serait Tyler Robinson, un jeune homme de 22 ans originaire de l’Etat. C'est son père qui l’aurait convaincu de se rendre.

Le suspect aurait reproché à Charlie Kirk de «prêcher la haine». Les véritables motivations qui l’ont poussé à commettre cet acte restent toutefois à éclaircir. Mais avec ce meurtre, Tyler Robinson met en lumière un phénomène inquiétant – et continue de l’alimenter: la haine envers les adversaires politiques, qui traverse les Etats-Unis, de la gauche à la droite, attisée par les réseaux sociaux.

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La balle a atteint Charlie Kirk lors d’un événement à l’Université de la Vallée de l’Utah, où il échangeait avec des visiteurs.
Photo: AP

La droite parle de «déclaration de guerre»

À droite, plusieurs figures de premier plan décrivent déjà l’assassinat comme une «déclaration de guerre» justifiant des mesures radicales.

«C'est la guerre»: une compilation des réactions extrêmes de la droite.

Sur Fox News, le présentateur Jesse Watters a affirmé: «Ils sont en guerre contre nous. Tout le monde doit rendre des comptes, et nous surveillons ce qui se dit à la télévision et qui dit quoi». Il a dénoncé «les politiciens, les médias et tous ces rats qui rôdent dehors».

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Le patron de Tesla, Elon Musk, a affirmé sur sa plateforme X que «la gauche est le parti du meurtre».

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L’activiste Laura Loomer a exigé la dissolution et la poursuite en justice de «tout groupe de gauche qui finance des manifestations violentes». «Il n’y a aucune pitié», a-t-elle ajouté, estimant que toute personne de gauche incitant à la violence devait être emprisonnée.

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Le conseiller politique Steve Bannon a pour sa part déclaré dans son podcast War Room: «Nous sommes en guerre. Charlie Kirk a donné sa vie pour son pays, sur le champ de bataille de la lutte politique. C’est une victime de guerre». Selon lui, «une élite libérale lâche» l’aurait pris pour cible par peur de la vérité.

La gauche réagit

Du côté de la gauche, certains comptes anonymes se sont réjouis du meurtre. Sur le réseau Bluesky, des collages de messages citaient déjà d’autres personnalités à abattre, du podcasteur Joe Rogan à l’autrice J. K. Rowling, en passant par Donald Trump.

«Cap sur Trump ensuite»: une compilation des réactions extrêmes de la gauche.

Plusieurs utilisateurs ont abordé la position de Charlie Kirk sur les lois sur les armes à feu aux Etats-Unis. L'activiste de gauche Zellie Imani a par exemple écrit sur X: «Charlie Kirk n'est pas un martyr. C'est une victime de la violence qu'il a incitée à commettre».

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Ron Smith, opposant déclaré à Trump, a quant à lui ressorti une vidéo datant de 2023, où Charlie Kirk déclarait: «Je pense que cela vaut la peine d’accepter chaque année quelques décès par armes à feu pour préserver le deuxième amendement. C’est une affaire intelligente. C’est raisonnable».

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Pas un président de l'unité

Donald Trump, loin de calmer les esprits, a accusé immédiatement «la gauche radicale». Dans un message vidéo, il a estimé que «la violence et le meurtre sont la conséquence tragique de la diabolisation de ceux avec lesquels on n’est pas d’accord, jour après jour, année après année, de la manière la plus haineuse et la plus détestable».

Il a reproché à ses opposants leurs comparaisons «avec les nazis et les pires assassins de masse», estimant que cette rhétorique était «directement responsable du terrorisme auquel nous assistons aujourd’hui». Mais il a passé sous silence le fait que la violence politique frappe des deux côtés.

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Ses prédécesseurs démocrates ont adopté un ton différent. Joe Biden a affirmé: «Il n’y a pas de place dans notre pays pour ce type de violence. Cela doit cesser maintenant». Barack Obama a souligné lui aussi: «Ce type de violence odieuse n’a pas sa place dans notre démocratie».

Une «spirale infernale» de violences politiques

Pour Michael Jensen, politologue à l’université du Maryland, la situation est alarmante. Il a déclaré à la BBC que l’attaque contre Charlie Kirk «pourrait bien servir de point focal pour inciter à d’autres violences».

Même constat pour Jon Lewis, spécialiste de l’extrémisme à l’université George Washington. Selon lui, «la violence politique extrême devient de plus en plus normalisée aux Etats-Unis, et la fusillade de Charlie Kirk illustre un problème bien plus vaste: les actes de violence se multiplient, même sans idéologie claire». Il met en garde contre une «spirale infernale» de violences politiques.

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