Parti trop longtemps aux Etats-Unis
L'un des fils de Jair Bolsonaro privé de son mandat de député

Le Parlement brésilien a annulé le mandat d’Eduardo Bolsonaro pour absences prolongées. Installé aux Etats-Unis, il faisait du lobbying en faveur de son père incarcéré.
Le Parlement brésilien a retiré son mandat à Eduardo Bolsonaro, installé aux USA pour y faire du lobbying en faveur de son père.
Photo: AP

La Chambre des députés du Brésil a annulé jeudi le mandat d'un des fils de l'ex-président Jair Bolsonaro, Eduardo, installé aux Etats-Unis pour faire du lobbying auprès des autorités américaines afin qu'elles intercèdent auprès de son père, actuellement incarcéré pour tentative de coup d'Etat. Selon un document obtenu par l'AFP, la chambre basse du Parlement brésilien a «déclaré la perte du mandat du député Eduardo Bolsonaro» pour avoir dépassé le nombre d'absences autorisées de l'hémicycle depuis son départ du Brésil au début de l'année.

Le troisième fils de Jair Bolsonaro ne s'est pas rendu au Parlement à Brasilia depuis février, quand il a rejoint les Etats-Unis pour peser sur l'administration du président Donald Trump afin qu'elle fasse pression sur Brasilia, dans le but d'atténuer la pression judiciaire sur son père. «On m'a privé de mon mandat, non pas pour corruption ou trafic de drogue (...), mais pour avoir fait exactement ce que mes électeurs attendent de moi», a réagi Eduardo Bolsonaro, 41 ans, dans une vidéo publiée sur le réseau social X.

La tant attendue suppression des droits de douane

Son lobbying s'est avéré efficace dans un premier temps, quand Washington a infligé une surtaxe de 40% sur des produits brésiliens exportés vers les Etats-Unis, invoquant une «chasse aux sorcières» contre l'ancien président brésilien. Entrée en vigueur début août, cette surtaxe a toutefois été levée en grande partie en novembre, faisant face notamment à l'inflation aux Etats-Unis sur des produits comme le café, dont le Brésil est le principal fournisseur.

Cette suppression des droits de douane a également eu lieu à la faveur d'une détente des relations entre les Etats-Unis et le pays sud-américain, marquée par une rencontre entre Donald Trump et le président de gauche du Brésil, Luiz Inacio Lula da Silva, fin octobre. La semaine dernière, Washington a également levé des sanctions financières contre Alexandre de Moraes, le juge de la Cour suprême en charge du procès lors duquel Jair Bolsonaro a été condamné à 27 ans de prison en septembre.

L'ancien président (2019-2022) purge sa peine depuis novembre dans les locaux de la Police fédérale de Brasilia. Mais la durée de son incarcération pourrait être réduite à un peu plus de deux ans à la faveur d'une loi approuvée mercredi par le Parlement à forte majorité conservatrice.

Trois autres fils de l'ex-président d'extrême droite ont eux-aussi embrassé la carrière politique, dont l'aîné, Flavio Bolsonaro, sénateur désigné par son père comme son successeur pour représenter le camp conservateur lors de la prochaine présidentielle de 2026. La chambre basse a également annulé jeudi le mandat de député d'Alexandre Ramagem, ancien chef des renseignements sous la présidence de Jair Bolsonaro. Condamné à 16 ans de réclusion lors du même procès à la Cour suprême, M. Ramagem se trouve également aux Etats-Unis et le juge Moraes a réclamé son extradition. 

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