«Pas d'amnistie!»
Des dizaines de milliers de manifestants s'opposent à la réduction de peine de Bolsonaro

Des dizaines de milliers de Brésiliens ont manifesté dimanche contre la réduction de peine de l’ex-président Bolsonaro, condamné à 27 ans pour tentative de coup d’Etat. De grands rassemblements ont eu lieu à Rio, São Paulo et Brasilia.
D'imposantes manifestations ont eu lieu dans de nombreuses villes, notamment à Brasilia, Rio et São Paulo.
Photo: keystone-sda.ch
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AFP Agence France-Presse

Des dizaines de milliers de personnes sont descendues dans les rues dimanche au Brésil pour s'opposer à la volonté du Parlement brésilien de réduire la peine de l'ex-président d'extrême droite Jair Bolsonaro, condamné à 27 ans de prison pour tentative de coup d'Etat. L'appel à manifester dans les principales villes du pays a été lancé par des organisations de gauche après que des députés brésiliens, à majorité pro-Bolsonaro, ont adopté une proposition de loi qui pourrait réduire la peine de l'ex-président à un peu plus de deux ans de prison.

De grands rassemblements se sont tenus dans des dizaines de villes, dont Brasilia, Rio de Janeiro et São Paulo. A Rio, près de 19'000 personnes ont envahi la plage de Copacabana avec des pancartes portant les slogans «Pas d'amnistie» et «Congrès, ennemi du peuple», tandis que des grandes figures de la musique brésilienne comme Caetano Veloso, Gilberto Gil et Chico Buarque étaient présents sur une petite scène.

«La place du putschiste est en prison»

«Nous sommes toujours là pour réveiller le Congrès. (...) Nous sommes toujours là pour les forêts brésiliennes, pour les droits des femmes, pour la démocratie», a clamé depuis la scène l'actrice Fernanda Torres, dont le film «Je suis toujours là», qui retrace les années de plomb de la dictature au Brésil (1964-1985), a valu au Brésil son premier Oscar. A São Paulo, près de 14'000 personnes se sont rassemblées sur la célèbre avenue Paulista, selon les estimations du Monitor de l'Université de São Paulo.

«Nous sommes dans la rue pour dire que nous continuons à défendre notre démocratie, et défendre la démocratie, c'est dire que la place du putschiste est en prison», a déclaré à l'AFP Keit Lima, conseillère municipale de São Paulo dans le bloc de gauche. Plus tôt dans la capitale brésilienne, la foule s'est massée près du Musée national et a marché vers le Congrès. Le camp Bolsonaro à la Chambre basse avait pendant des mois envisagé différentes options pour alléger sa peine, notamment une éventuelle amnistie totale qui a fait long feu après les manifestations monstres de septembre.

Président du Brésil de 2019 à 2022, M. Bolsonaro a été reconnu coupable par la Cour suprême d'avoir conspiré pour se maintenir au pouvoir «de façon autoritaire» quel que soit le résultat de l'élection de 2022, qu'il a finalement perdue au second tour face à son rival de gauche Lula. Le plan avait échoué, selon les procureurs, en raison du manque de soutien de la hiérarchie militaire. Lui clame son innocence, se disant victime de «persécution politique».

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