Les cours du pétrole somnolent mercredi, sur un marché aux échanges réduits en cette veille de Noël, la cristallisation des tensions entre Washington et Caracas étant contrebalancée par les craintes d'un trop-plein de brut.
Vers 12H05 GMT (13H05 à Paris), le prix du baril de Brent de la mer du Nord, pour livraison en février, avançait à peine de 0,19% à 62,50 dollars. Son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate, pour livraison le même mois, prenait 0,33% à 58,57 dollars.
Risque sur les marchés
Les Etats-Unis ont mis en place un blocus naval contre le Venezuela qu'ils accusent de financer «le narcoterrorisme», ciblant trois navires soupçonnés de transporter du pétrole vénézuélien soumis à des sanctions. Washington exerce «la plus grande extorsion connue de notre histoire», a estimé le représentant vénézuélien à l'ONU mardi.
«Certes, le brut vénézuélien représente moins de 1% de l'offre mondiale, mais il demeure une source de financement cruciale pour Caracas, ce qui suffit à entretenir une prime de risque persistante sur les marchés», estime John Plassard, de Cité Gestion Private Bank.
Le pétrole avance au gré des tensions
Ailleurs, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a annoncé avoir obtenu des Etats-Unis une révision de leur plan pour terminer la guerre avec la Russie, qui prévoit désormais un gel du front tout en laissant de côté les questions territoriales et deux exigences clés de Moscou. En parallèle cependant, «de nouvelles frappes ukrainiennes sur des infrastructures énergétiques russes» ont touché «deux navires et des installations portuaires le long de la mer Noire, axe stratégique pour les exportations russes», ajoute John Plassard.
Mais «malgré ce soutien géopolitique, le marché continue d'intégrer l'hypothèse d'un excédent d'offre à moyen terme», indique l'analyste. Selon lui, «le pétrole avance au gré des tensions, mais sans parvenir à inverser une dynamique annuelle encore orientée à la baisse.»
L'accroissement cette année de la production de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole et ses alliés (Opep+) ainsi que de celle d'autres pays, combiné à des inquiétudes sur la demande, font en effet pointer le spectre un surplus de brut sur le marché. Le Brent a en conséquence perdu environ 16% depuis le début de l'année, et le WTI aux alentours de 18%.