Attentats meurtriers en avril
Les USA classent terroriste un groupe accusé d'avoir attaqué le Cachemire

Les Etats-Unis ont classé «terroriste» le Front de la résistance (TRF), accusé par l'Inde d'avoir perpétré une attaque meurtrière au Cachemire en avril. Cette décision renforce les liens entre Washington et New Delhi, dans un contexte de tensions indo-pakistanaises.
Publié: 07:42 heures
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Dernière mise à jour: 07:43 heures
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Malgré le calme apparent, la tension est vie au Cachemire (image d'illustration).
Photo: AFP
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AFP Agence France-Presse

Les Etats-Unis ont classé jeudi comme «terroriste» un groupe que l'Inde accuse d'avoir perpétré en avril l'attaque meurtrière au Cachemire ayant déclenché une escalade militaire majeure entre le géant asiatique et son voisin pakistanais. Ce Front de la résistance (TRF) est considéré par Washington comme un «mandataire» du groupe jihadiste Lashkar-e-Taiba (LeT) basé au Pakistan, a déclaré dans un communiqué le chef de la diplomatie américaine, Marco Rubio.

Le 22 avril dernier, le TRF a dans un premier temps revendiqué la responsabilité d'un attentat qui avait causé la mort de 26 civils dans la ville touristique de Pahalgam, dans le Cachemire indien. Ce jour-là, trois hommes armés avaient délibérément visé les personnes de confession hindoue, abattant tous les hommes incapables de réciter une prière islamique.

Ce mouvement s'était ensuite rétracté. Mais New Delhi a continué à le considérer comme responsable de l'attaque et aussitôt accusé le Pakistan voisin d'avoir dirigé son opération, ce qu'il a toujours catégoriquement démenti. Deux semaines après l'attentat, l'Inde avait riposté en bombardant sur le sol pakistanais des sites censés abriter des membres du TRF et du LeT.

Plus gros affrontements en 25 ans

Ces frappes ont viré pendant les quatre jours qui ont suivi à l'affrontement militaire le plus grave depuis 1999 entre les deux puissances nucléaires rivales, jusqu'à un cessez-le-feu conclu le 10 mai qui tient toujours. Le ministre indien des Affaires extérieures, Subrahmanyam Jaishankar, s'est réjoui sur X de la décision américaine, qualifiée de «forte affirmation de la coopération antiterroriste» bilatérale.

Dans les semaines qui ont suivi la confrontation armée indo-pakistanaise de mai dernier, New Delhi a dépêché dans de nombreuses capitales, dont Washington, des délégations parlementaires pour défendre sa position dans ce conflit. «L'inde a constamment souligné le besoin de coopération mondiale en matière de lutte contre le terrorisme», a souligné vendredi le ministère indien des Affaires extérieures.

Guérilla séparatiste

La décision de Washington «démontre l'engagement de l'administration Trump à protéger les intérêts de notre sécurité nationale, à lutter contre le terrorisme», a souligné pour sa part le chef de la diplomatie américaine. Considéré comme un groupe «terroriste» par l'ONU, le Lashkar-e-Taiba est accusé par l'Inde d'avoir mené les attaques jihadistes qui avaient fait 166 morts en novembre 2008 à Bombay, notamment dans le luxueux hôtel Taj Mahal.

La partie indienne du Cachemire est le théâtre depuis 1989 d'une guérilla séparatiste sévèrement réprimée par les forces de sécurité indiennes qui a fait des dizaines de milliers de morts. Depuis la partition du Cachemire à l'indépendance de l'Inde et du Pakistan en 1947, les deux rivaux revendiquent la souveraineté de l'intégralité de ce territoire à majorité musulmane. Ce conflit a nourri plusieurs guerres entre eux.

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