Israël, Iran, Ukraine...
Comment Swiss s'organise pour contourner les zones de conflits majeurs?

Un avion de la compagnie Swiss à destination de Singapour a dû faire demi-tour en raison de la guerre entre Israël et l'Iran. D'autres conflits donnent également du fil à retordre à la compagnie aérienne. Comment fait-elle pour s'y accomoder?
Publié: 14:24 heures
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Dernière mise à jour: 14:42 heures
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La guerre fait rage entre Israël et l'Iran. Les avions de la compagnie Swiss ne survolent plus la zone.
Photo: IMAGO/Anadolu Agency
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Raphael Rauch

Lorsque Israël a ouvert le feu sur l'Iran, un avion de la compagnie Swiss se trouvait dans l'espace aérien iranien. «L'Iran a fermé son espace aérien aux avions civils. Nos pilotes ont immédiatement pris contact avec nous et nous avons élaboré un plan B», explique Mark Ansems. Ce Néerlandais dirige ce que l'on appelle l'Operations Steering, le cœur de Swiss. C'est là que tous les vols sont coordonnés.

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Jamais encore, en 23 ans d'histoire de Swiss, la géopolitique ne nous a autant mis au défi qu'aujourd'hui
Mark Ansems, responsable de l'Operations Steering de Swiss
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Il raconte: «Le carburant n'était pas suffisant pour contourner l'Iran. Nous avons envisagé d'inclure une escale de ravitaillement à Delhi, en Inde, mais l'équipage aurait alors dépassé son temps de travail.» L'avion a donc fait demi-tour. De retour à Zurich, les passagers ont reçu une liaison alternative pour Singapour.

«La sécurité est notre priorité. Jamais encore, en 23 ans d'histoire de Swiss, la géopolitique ne nous a autant mis au défi qu'aujourd'hui», explique Mark Ansems. Voici les zones d'exclusion aérienne actuelles:

  • L'Ukraine et la Russie: depuis le début de l'invasion russe de l'Ukraine en 2022, l'espace aérien est fermé de la frontière polonaise à Vladivostok (sud-est de la Russie). De ce fait, certains trajets aériens durent plus longtemps, par exemple ceux en direction de Shanghai, Tokyo ou Séoul.
  • Le Liban, Israël, la Syrie, l'Irak et l'Iran: avec la guerre entre Israël et l'Iran, Swiss a suspendu ses vols vers Beyrouth (Liban) et Tel Aviv (Israël). En outre, Swiss contourne les zones de crise, ce qui retarde les vols vers Dubaï, Hong Kong, l'Inde, la Thaïlande et Singapour. Actuellement, Swiss évite également l'espace aérien au-dessus de la Jordanie et du Bahreïn, «afin de disposer d'une zone tampon supplémentaire», explique Mark Ansems.
  • Le Cachemire: depuis plus de dix ans, la zone de conflit entre l'Inde et le Pakistan est une zone interdite de vol. Toutefois, ce n'est pas en raison d'instructions des autorités, mais à la suite des considérations de sécurité du groupe Lufthansa.
  • La Libye: depuis la chute du régime de Kadhafi en 2011, le chaos règne en Libye. Les vols Swiss à destination de Johannesburg (Afrique du Sud) doivent contourner la Libye par l'ouest, via l'Algérie.

Les liaisons alternatives prennent plus de temps et coûtent plus cher en carburant. Swiss vole actuellement vers l'Asie du Sud-Est en passant par l'Asie centrale et l'Arabie saoudite, afin de contourner l'embrasement du Moyen-Orient.

Sur les vols à destination de l'Inde, Swiss a dû temporairement faire appel à un troisième pilote en raison du conflit entre l'Inde et le Pakistan, car la durée du vol était devenue trop longue.

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