SOS Méditerranée souhaite améliorer l’identification des embarcations de migrants en détresse entre l’Afrique et l’Europe. L’ONG lance pour cela une mission d’observation aérienne en collaboration avec l’organisation suisse Humanitarian Pilots Initiative (HPI).
Cette initiative doit permettre également de mieux documenter les violations du droit maritime et du droit humanitaire, a précisé jeudi l'institution à Genève. Ces dernières années, l'ONG a déploré à de nombreuses reprises l'attitude des autorités italiennes et d'autres pays qui rend plus difficiles les missions de sauvetage en mer. Entre fin août et mi-octobre, quatre fusillades contre des navires d'ONG ou des embarcations en détresse ont fait au moins deux victimes.
Première phase lancée
Une première phase de lancement de la mission d'observation aérienne sera suivie dès début 2026 par des vols réguliers. Depuis 2016, SOS Méditerranée a secouru près de 43'000 personnes. Cette année, plus de 1000 individus sont décédés en tentant de rejoindre l'Europe par la Méditerranée centrale. Le chiffre est probablement plus élevé en l'absence de témoins pour documenter certains naufrages, ajoute encore l'organisation.
«Nos avions font la différence à chaque vol, en recueillant des preuves et en protégeant les personnes vulnérables contre les atteintes à leurs droits fondamentaux», fait remarquer le directeur général de HPI, Omar El Manfalouty. «C'est pour cela que nous volons», insiste-t-il, saluant ce nouveau partenariat avec SOS Méditerranée.
Les autorités italiennes alertaient dans plus de la moitié des cas les situations de détresse en 2016 et 2017. Ce chiffre est passé actuellement à moins de 1%, déplore une responsable de SOS Méditerranée. Les avions des ONG et des dispositifs civils sont devenus indispensables pour identifier les embarcations qui doivent être secourues, selon l'organisation.