Une cour d'appel fédérale américaine a suspendu jeudi sine die une décision de première instance ordonnant à l'administration Trump de retirer les militaires de la Garde nationale de la capitale, Washington, qui devait entrer en vigueur le 11 décembre.
Depuis juin, le président républicain Donald Trump a envoyé la Garde nationale successivement à Los Angeles (ouest), Washington et Memphis (sud), à chaque fois contre l'avis des autorités locales démocrates, disant ces renforts nécessaires pour lutter contre la criminalité et appuyer la police fédérale de l'immigration (ICE).
Le gouvernement pouvait faire appel
Mais le 20 novembre, une juge a donné raison à la municipalité de la capitale qui accuse l'exécutif fédéral d'outrepasser ses pouvoirs. Elle a considéré que la loi ne l'autorisait pas à enrôler la Garde nationale de Washington dans «des missions de dissuasion de la criminalité sans demande des autorités civiles de la ville» ni à solliciter l'envoi dans la capitale d'effectifs de la Garde nationale d'autres régions du pays.
Mais la juge Jia Cobb avait aussitôt assorti sa décision d'un sursis de 21 jours, jusqu'au 11 décembre, afin de permettre au gouvernement de faire appel. Saisie en urgence par l'administration Trump, une cour d'appel lui a accordé un sursis jusqu'à nouvel ordre, soulignant qu'il ne s'agissait en rien «d'une décision sur le fond du dossier». L'échéance du 11 décembre est donc repoussée indéfiniment. La justice a bloqué en octobre jusqu'à nouvel ordre des déploiements similaires à Chicago (nord) et Portland (ouest).
L'administration Trump a saisi en urgence la Cour suprême à majorité conservatrice pour obtenir l'autorisation de déployer la Garde nationale à Chicago, mais celle-ci ne s'est toujours pas prononcée. Donald Trump a érigé la lutte contre l'immigration clandestine en priorité absolue, évoquant une «invasion» des Etats-Unis par des «criminels venus de l'étranger» et communiquant abondamment sur les expulsions d'immigrés.