Les deux Lausannois, Alessio et Fabio Scorrano, ont un hobby particulier: au cours des six dernières années, Alessio s’est successivement métamorphosé devant la caméra de Fabio pour prendre l’apparence de Charlie Chaplin, Jésus ou encore des trois mousquetaires. Les frères jumeaux se mettent en scène devant des décors élaborés, tout en soignant chaque détail, jusqu’au maquillage. Ils ont ainsi réalisé plus de 100 compositions dont le réalisme pourrait laisser penser qu’ils se sont servis de Photoshop. Ce qui n’est évidemment pas le cas: «Tout est vrai. Nous voulons réellement créer quelque chose de beau et déclencher des émotions chez les personnes qui découvrent nos photos.»
Grâce à leur projet «L’homme aux mille visages», les deux Lausannois souhaitent attirer l’attention sur des thématiques centrales telles que le racisme et les préjugés. «Durant la période où j’ai laissé pousser la barbe et les cheveux longs, j’ai reçu plusieurs critiques sur mon apparence, raconte Alessio. Mais cela n’a fait que me motiver encore plus.»
Particulièrement créatifs, les deux frères ont produit leurs propres films et réalisés des shootings de mode depuis leur plus jeune âge. L’idée du projet a vu le jour en 2016, à la suite d’une visite au musée Chaplin’s World. Avec une canne et un chapeau noir, Fabio note la ressemblance d’Alessio avec le comédien, qu’il parvient également à imiter avec facilité. Les idées commencent alors à fuser. Au total, ils réaliseront plus de 100 mises en scènes, presque toutes photographiées en Suisse.
Fabio est désormais photographe, et Alessio a de l’expérience en tant que mannequin. Ils partagent leur travail sur leur compte Instagram. Les deux frères ont également accumulé une garde-robe de plus de 50 tenues, et ne reculent devant aucun défi pour un shooting: Alessio a notamment laissé pousser ses cheveux pendant plus de trois ans.
A travers leur projet, les deux frères ont remarqué la force des préjugés et sont arrivés à la conclusion que même s’il s’agit toujours de la même personne, c’est bien l’habit qui fait le moine, et non l’inverse. Pour ces passionnés, le plus important, c’est le caractère – l’âme de l'humain. «Je ne m’arrêterai pas. Même vieux avec la barbe et les cheveux blancs, je pourrai interpréter le Père Noël et ça fera aussi plaisir à mes petits enfants», s’amuse Alessio.