«Si les minorités ont été bruyantes durant la campagne, les deux tiers des Suisses leur ont arraché le mégaphone des mains ce dimanche», note le portail d'informations Watson. C'est la majorité silencieuse qui a gagné, soulignent également 24 Heures et le Journaul du Jura.
Et le journal vaudois d'ajouter: la dictature sanitaire n'existe pas quand près de deux-tiers des citoyens soutiennent le chemin difficile de leurs gouvernants». La «dictature» que les opposants dénoncent «s'est heurtée, ironiquement, à la clarté d'un vote populaire», abonde La Tribune de Genève. Le Courrier et le Nouvelliste rappellent en outre que le fait que la Suisse ait pu se prononcer sur les mesures sanitaires est exceptionnel en comparaison internationale.
Au vu de la clarté du résultat, les opposants doivent désormais accepter le résultat «s'ils sont, aussi, des amis de la démocratie», écrit Le Nouvelliste. Cela semble peu probable pour La Liberté, qui note que «la dose de bon sens injectée hier n'a pas eu d'effet sur leur posture dogmatique» et qu'au contraire le combat des opposants ne fait que commencer puisqu'ils viennent de créer un mouvement politique.
Un «détonateur» pour le Conseil fédéral
«Combien de fois la démocratie va-t-elle encore être prise en otage par un camp qui refuse la défaite?», se demande Heidi.news. Et de dénoncer des «autoproclamés défenseurs de la liberté qui, par leur rejet du vivre-ensemble et des règles de l'Etat de droit, affichent le visage des tyrans».
Le Courrier parle quant à lui de «posture très trumpienne» à propos du refus d'un des mouvements référendaires de reconnaître sa défaite en invoquant un trucage du vote.
Le Temps tempère ces déclarations et rappelle que la plupart des acteurs de ces votations appellent à l'apaisement. Le journal lémanique note que le résultat clair évitera aux parlementaires de devoir remplacer le certificat covid et donne un message clair concernant les aides économiques.
Pour Watson, ce «large plébicite» doit servir de «détonateur» pour le Conseil fédéral qui est prié de «faire oublier sa récente passivité sur d'indispensables mesures à prendre face à la flambée des cas».
«Certaines des craintes sont légitimes»
Ce clair «oui» ne doit pas être considéré «comme un blanc-seing par les autorités pour édicter des mesures trop impopulaires», avertit pour sa part le Quotidien jurassien. Un avis que partage le Nouvelliste, qui souligne que le vote des Suisses est «une réponse claire à une question fermée et pas un signal à donner ou une direction à montrer».
La tâche du Conseil fédéral s'annonce ardue. Il s'agit de sortir de la crise, sans aggraver la marginalisation du tiers de citoyens qui a voté «non», note Watson. «Certaines de leurs craintes sont légitimes et n'ont pas être raillées ou snobées», ajoute Le Nouvelliste. Pour Le Temps également, il faut les prendre en compte, sans angélisme ni arrogance, pour ne pas creuser davantage le fossé. Comme le relève La Tribune de Genève, la tâche des autorités s'apparente à la «quadrature du cercle».
Pour la RTS Radio, «reste à espérer, maintenant que le vote est clos, qu'un début de concorde s'installe entre ces deux Suisses qui ne se parlent plus qu'avec des invectives». Et le Quotidien jurassien de rappeler que «plus que jamais, il faut solidairement s'allier contre le virus, pas contre ceux qui pensent différemment».
(ATS)