Verdict imminent dans l'affaire 1MDB
Le directeur de Petrosaudi a-t-il détourné 1,8 milliard de dollars?

Le Tribunal pénal fédéral rendra ce mercredi son verdict dans l'affaire 1MDB. Les deux prévenus, qui sont accusés d'avoir détourné 1,8 milliard de dollars au détriment du fonds souverain malaisien, plaident l'acquittement.
Publié: 28.08.2024 à 10:18 heures
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Dernière mise à jour: 28.08.2024 à 10:33 heures
Le directeur de Petrosaudi et son bras droit seront fixés sur leur sort ce mercredi. Le Tribunal pénal fédéral rendra son verdict dans l'affaire 1MDB.
Photo: AFP
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ATS Agence télégraphique suisse

Le directeur de Petrosaudi et son bras droit seront fixés sur leur sort ce mercredi. Le Tribunal pénal fédéral rendra son verdict dans l'affaire 1MDB. Les deux hommes sont accusés d'avoir détourné 1,8 milliard de dollars au détriment du fonds souverain malaisien. Ils ont plaidé l'acquittement.

Le Ministère public de la Confédération (MPC) a retenu les griefs d'escroquerie, gestion déloyale et blanchiment aggravé. Il a requis des peines de 10 ans de prison contre le directeur de la société genevoise, un double national suisse et saoudien, et de 9 ans contre son adjoint, un ressortissant suisse et britannique.

Durant les débats qui se sont déroulés sur trois semaines en avril, deux lectures des faits diamétralement opposées se sont affrontées. Pour la procureure fédérale Alice de Chambrier, les deux hommes ont multiplié les astuces pour tromper les dirigeants de 1MDB.

Titres ronflants

Ainsi, les accusés ont fait croire que Petrosaudi disposait de droits sur de gigantesques champs pétroliers au Turkmenistan. En outre, le directeur se serait paré de titres ronflants afin de suggérer des liens étroits avec la monarchie saoudienne.

Les deux hommes se seraient aussi assuré des complicités à la tête du fonds malaisien afin d'éviter que les vérifications de rigueur ne soient menées à bien. Ces manoeuvres auraient permis de siphonner plus de 1,8 milliard de dollars via trois montages financiers sophistiqués entre 2009 et 2010.

Dès l'ouverture du procès et à plusieurs reprises par la suite, la défense a demandé en vain que la presse et le public soient exclus de l'audience. Elle justifiait cette mesure par les risques qui pèseraient sur le directeur de Petrosaudi et sur sa famille restée au pays en cas de révélations gênantes pour le royaume.

4,5 milliards détournés

Les avocats se sont efforcés d'accréditer les relations étroites qu'aurait entretenues le patron de Petrosaudi avec des membres de la famille royale. Ils ont cité le prince Turki qui présidait le conseil d'administration de la société. «L'Arabie saoudite est une monarchie absolue», où tout appartient au roi, a souligné l'un des défenseurs. Un nom comme Petrosaudi ne peut pas être utilisé sans l'aval de l'Etat.

La défense a aussi insisté sur la réalité des avoirs pétroliers contrôlés par Petrosaudi et sur le sérieux de ses opérations financières. Si légèreté il y a eu, elle serait uniquement le fait de la Malaisie.

Le scandale 1MDB a abouti au détournement de 4,5 milliards de dollars au total, dont 1,8 milliard par les deux prévenus jugés par le Tribunal pénal fédéral. L'ensemble de l'opération a été orchestré par l'ex-Premier ministre malaisien Najib Razak et son conseiller Jho Low. En Malaisie, Najib Razak a été condamné à 12 ans de prison en 2020, une peine réduite de moitié en février 2024.

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