Plus de 20 millions de dettes
Les remontées mécaniques de Belalp se retrouvent soudain sans investisseurs

Retournement de situation pour les remontées mécaniques de Belalp, à Naters (VS): les investisseurs retirent soudainement leur offre, juste avant le début de la saison d'hiver. Une situation qui met à mal le domaine valaisan endetté.
Publié: 06:08 heures
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Les Belalp Bahnen se retrouvent soudainement à nouveau sans investisseur.
Photo: Christian Pfammatter/Visp CH
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Patrik Berger

Coup de théâtre: les remontées mécaniques de Belalp, dans le domaine skiable de Naters (VS), ne seront pas sauvées! Les deux investisseurs locaux, Stephan Truffer et Diego Mathier, ont fini par rebrousser chemin, comme le révèle le «Walliser Bote». Et ce, juste avant le moment crucial qu'est le début de la saison d'hiver. 

Avec ses 10 remontées mécaniques et ses 40 kilomètres de pistes, le domaine skiable valaisan a un besoin urgent d'argent. Depuis des années, les dettes s'accumulent et freinent les investisseurs potentiels. En 2024, les remontées mécaniques ont réalisé un mini-bénéfice de 7000 francs. Une goutte dans un océan, avec des dettes qui s'élèvent à 20 millions de francs.

En 2024, la commune de Naters est arrivée à la conclusion que le financement d'un domaine skiable n'était pas de son ressort. Elle s'est donc mise à la recherche d'acheteurs, ce qu'elle a fini par trouver. La population locale n'avait plus qu'à voter sur la conclusion de la vente aux deux investisseurs. Elle aurait dû d'ailleurs le faire d'ici à la fin de l'année, avant ce revirement de situation... 

Une vente complexe, sur fond de tensions

Stephan Truffer et Diego Mathier ne souhaitaient pas uniquement acheter la majorité des actions, mais comptaient aussi injecter quatre millions de francs de capital supplémentaire. Avec un objectif: un assainissement radical pour que la station de ski survive à long terme.

Mais le conseil d'administration a bloqué la situation durant des mois, refusant que le duo d'investisseurs négocie avec les banques, comme l'indique le rapport. Des voix se seraient élevées au sein du conseil municipal pour dénoncer une offre jugée insuffisante. De plus, plusieurs membres du conseil d'administration des remontées mé, ainsi que deux anciens présidents de commune, se sont opposés à la vente.

Les deux investisseurs, lassés par ce qu’ils qualifient de «comédie» autour du projet de reprise, ont finalement décidé de se retirer. Ils dénoncent un manque de professionnalisme au sein du conseil d’administration, ainsi qu’un climat de tensions politiques qui, selon eux, a bloqué toute avancée. Plutôt que de voir ce conflit dégénérer en affrontement public lors d’un scrutin, ils ont préféré jeter l’éponge.

Mario Gertschen, CEO des Belalp Bahnen AG, garde malgré tout espoir. «Nous avons passé un très bon été. La phase d’assainissement structurel est, quant à elle, déjà derrière nous», déclare-t-il à Blick.

Une population critique envers les investisseurs

A Naters, ce n'est pas la première fois que l'on se montre critique envers des investisseurs. Christian Mars en sait quelque chose. Ce Français voulait rénover les remontées mécaniques de Belalp et investir 50 millions de francs dans les installations, les hôtels et les restaurants. L'idée était de créer un modèle qui s'inspirait d'Andermatt (UR) ou de Crans-Montana (VS).

Christian Mars a toutefois posé une condition: il exigeait que la montagne de dettes des remontées mécaniques de Balalp, qui s'élève à plus de 21 millions de francs, soit réduite de moitié. Une situation qui impliquait que le canton, la Banque cantonale du Valais et la commune renoncent à leurs créances ouvertes. Il a également exigé une participation majoritaire d'au moins 51% dans les remontées mécaniques.

Trop gourmand? Le peuple a en tout cas rejeté l'offre de Christian Mars lors d'une votation consultative.

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