Une longue liste de revendications!
«Prenez vos responsabilités vis-à-vis des soldats qui sont prêts à risquer leur vie pour notre pays»

L'armée suisse n'est plus capable de défendre le pays selon l'UDC, qui parle même de chaos au sein du Département de la défense. Pour y remédier, le parti de droite a dressé une longue liste de revendications – et elles ont de quoi faire peur.
Publié: 28.02.2024 à 10:01 heures
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Le chef de l'armée Thomas Süssli souhaite une augmentation des effectifs de l'armée.
Photo: keystone-sda.ch
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Daniel Ballmer

Plus, plus et encore plus. C'est ainsi que l'on peut résumer les exigences de l'Union démocratique du centre (UDC) pour la future armée nationale. Le parti de droite veut plus de soldats, plus d'armes et, en contrepartie, nettement plus d'argent. C'est ce qui ressort de la prise de position de 26 pages «Pouvoir à nouveau combattre» qu'il a présenté mardi.

Mais on ne peut guère déduire de nouveaux éléments de ce long document. Ce dernier reprend en premier lieu des positions connues de l'UDC: la nécessité d'agir en faveur de la défense est urgente. La guerre en Ukraine l'a démontré. 

Les exercices d'économie et les différentes réformes ont nui à la sécurité, dit le parti: «L'armée ne doit plus être officiellement en mesure de défendre le pays, mais simplement savoir comment le faire en principe», ose l'UDC. Récemment, l'armée elle-même a admis avoir perdu la capacité de défendre le pays.

La liste de courses de l'UDC est longue

L'UDC est convaincue que l'armée a tout d'abord besoin de beaucoup plus de soldats. Dans la lignée du chef de l'armée Thomas Süssli, elle demande une augmentation de 20'000 militaires pour atteindre 120'000 d'effectifs. Mais le parti de droite enfonce des portes ouvertes: d'ici la fin de l'année, le Conseil fédéral fera déjà examiner deux nouveaux modèles de service. L'UDC se dit aussi préoccupée par la «migration» continue vers le service civil, raison pour laquelle elle souhaite réintroduire l'examen de conscience.

L'armée devra, finalement, se rééquiper en armes. La liste des achats de l'UDC est longue, très longue:

  • La modernisation rapide des chars Leopard 2.
  • Le renforcement de l'infanterie par son propre feu d'artillerie ou sa propre défense aérienne.
  • Des drones de combat et des systèmes de défense contre ces drones.
  • Beaucoup plus de munitions et de pièces de rechange.
  • Des dépôts de carburant ou d'autres cantonnements de troupes supplémentaires.
  • Le renforcement de la cyberdéfense et du service de renseignement.
  • Une deuxième série de nouveaux avions de combat.

Neutralité et indépendance avant tout

L'objectif de cette requête? La Suisse doit pouvoir se défendre de manière autonome pendant trois mois au maximum, selon le parti. Aujourd'hui, l'armée n'est pas du tout préparée pour cela, a critiqué le conseiller aux Etats Werner Salzmann. Avant d'ajouter à l'adresse du Conseil fédéral: «Prenez vos responsabilités vis-à-vis des soldats qui sont prêts à risquer leur corps et leur vie pour notre pays.»

Mais tout cela coûterait très cher. Le fait que l'augmentation du budget de l'armée à 1% du produit intérieur brut (PIB) ait été repoussée par le Parlement de 2030 à 2035 n'est «en aucun cas responsable» de cette situation. Il est même peu probable que l'extension plus rapide initialement prévue soit suffisante. «Le cadre financier doit être adapté aux besoins de l'armée, et non l'inverse.» Les économies nécessaires à d'autres endroits ne seront toutefois pas faciles à réaliser – même pour l'UDC.

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