Le procès militaire d'un Schaffhousois accusé d'avoir servi comme mercenaire de l'Ukraine s'est ouvert jeudi matin à Meilen (ZH) en l'absence du prévenu. Ce dernier se trouverait en Israël. La justice militaire lui avait garanti sa liberté de mouvement en Suisse.
Les juges du Tribunal militaire 2 ont décidé de poursuivre les audiences par contumace. La mère du prévenu doit y témoigner. De nombreux journalistes et un public fourni se sont déplacés pour y assister.
Déjà condamné par la justice
Le prévenu est accusé de services effectués au sein d'une armée étrangère. Il avait notamment témoigné à la télévision alémanique SRF des opérations militaires qu'il effectuait pour l'Ukraine entre février 2022 et décembre 2024. Selon Europol, il fait partie des 573 mercenaires internationaux combattant les troupes russes en Ukraine.
Le mercenaire présumé a déjà été condamné à quatre reprises par la justice pénale. Ses peines ont été commuées en thérapie stationnaire dans le secteur fermé d'une clinique psychiatrique, de 2015 à 2017.
Peine de prison avec sursis
Dans leur jugement, les juges militaires ont reconnu l'homme âgé de 49 ans coupable de service pour une armée étrangère. Ils l'ont condamné à un an et demi de prison avec sursis. La Cour n'a pas suivi l'auditeur (procureur militaire) qui avait requis une peine ferme de six mois. Elle n'a pas non plus prononcé l'acquittement que la défense avait demandé, par manque de preuve, selon elle.
Le ressortissant suisse avait indiqué lui-même qu'il avait combattu avec une troupe de mercenaires en Ukraine contre les forces militaires russes. Selon l'acte d'accusation, il y a servi de février 2022 à décembre 2024, au moins.
A travers ses déclarations lors d'un reportage de la télévision alémanique SRF en Ukraine, l'accusé a montré lui-même qu'il offrait ses services à une armée étrangère, a invoqué le président du tribunal. De plus, des photos diffusées sur Instagram, des journalistes et une liste d'Europol contenant les noms de possibles mercenaires en Ukraine en constituent autant d'indices supplémentaires, estime la Cour militaire.